feuille d'annonce du 30 juin au 7 juillet
Le mot du curé
URGENCE
Laisse-moi embrasser mon père et ma mère, puis je te suivrai (1 Rs. 19, 20 ; première lecture) : au prophète Elie qui l’appelle en vue de faire de lui son successeur, Elisée répond en demandant un délai. Pour accomplir un geste qui nous paraît bien naturel. « Va-t’en, retourne là-bas, je n’ai rien fait », lui rétorque Elie, sous-entendu : si tu ne me suis pas toutes affaires cessantes, tu n’es pas digne de me succéder au service du Seigneur. Il y a urgence à répondre à l’appel qui vient de Dieu.
L’évangile de ce dimanche nous présente des faits semblables. Au Seigneur Jésus qui l’appelle à Le suivre, un homme répond : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. ». Quoi de plus légitime ? « Laisse les morts enterrer leurs morts. » réplique le Christ, « Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. ». Façon (musclée !) de dire qu’il y a urgence à annoncer le Royaume… Un autre homme se propose : « Je Te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. ». A nouveau, le Christ écarte le délai demandé : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. ». Il n’y a pas plus de transition qu’il n’y a de délai. Choisir le Christ est une dynamique puissante et englobante. La demi-mesure n’est pas possible pour celui qui veut atteindre le règne de Dieu.
A travers ces propos exigeants, le Seigneur nous dévoile avec quelle ardeur Il nous désire, combien ce monde présent peut nous retenir loin de Lui, à quel degré nous avons besoin d’être sauvés, à quel point Dieu doit être préféré à toute autre réalité. Oui, il y a urgence à annoncer le Royaume pour le faire connaître aux autres. Il y a urgence à obéir au Seigneur pour prendre le contre-pied du péché. Il y a urgence à répondre à l’amour du Seigneur car Lui seul peut combler nos attentes. Comme l’écrit Saint Paul aux Corinthiens : « Caritas Christi urget nos » (l’amour du Christ nous presse). « Car la Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur Lui, qui est mort et ressuscité pour eux. » (2 Co. 5, 14-15).
Abbé Benoît Lhomme Ducret