Sargé sur Braye
Eglise des XI°-XII° siècles, bâtie sur un territoire qui avait été donné, au VII° siècle, à l'Abbaye de Saint-Denis de Paris, par le roi mérovingien Dagobert (le bon saint Eloi fut son compagnon). Il y eut ainsi un prieuré de cette abbaye à Sargé. Une église paroissiale dédiée à saint Aignan a précédé sur les hauteurs de Sargé l'église saint Cyr d'aujourd'hui.
Cyr ne peut être évoqué sans sa mère Julitte, martyrisés ensemble au IV° siècle. Mais Cyr est toujours mis davantage en avant, ici comme ailleurs. Un très beau groupe sculptural présente cependant Julitte et Cyr ensemble. Il est situé côté Evangile (à gauche), dans le chœur. Ils sont morts pour n'avoir pas accepté de renier leur foi. Bel exemple !
Saint Aignan qui a protégé Orléans de l'invasion d'Attila et des Huns est représenté (statue et vitrail) tout comme sainte Geneviève (vitrail) qui a fait de même pour Paris. Une statue de sainte Jeanne d'Arc complète ce cortège de saints libérateurs. Avec Dieu le père (Il est représenté, ce qui est inhabituel, au sommet du retable) qui envoie son Fils pour nous libérer du péché, cette église semble être placée sous le signe de la Libération. Le vitrail du Purgatoire, dans la nef, représentant les âmes qui prient, qui supplient pour leur libération, complète ce message.
Il y a encore dans cette église un témoignage de libération. Il se trouve sur le tableau du Rosaire, dans le chœur, côté évangile. On y retrouve les attributs (chien avec flambeau et globe terrestre) qui se notent aussi sur le tableau du Rosaire de Saint-Agil (voir notice église de Saint-Agil). Après la victoire de Lépante, en 1571, contre les Ottomans, chaque combat gagné contre les hérétiques est l'occasion d'immortaliser les évènements par des personnages complémentaires à saint Dominique et sainte Catherine de Sienne. C'est ainsi que se voit sur ce tableau le portrait du roi Louis XIII et celui d'un pape (sans doute Pie V qui commandita cette bataille navale). Lépante a libéré (momentanément !) la chrétienté des musulmans. Ce tableau renforce encore ce thème de la libération dans cette église.
Le chœur de l'église a été entièrement restauré dans les années 1950 par le curé, monsieur l'abbé Gaston Dessat. Il était fort dynamique et volontaire. Il faisait avec la volonté de ceux qui le soutenaient et contre celle des autres. Ceci lui valut des courriers sanglants que l'on retrouve dans les Archives Diocésaines. Même s'il a beaucoup détruit (exemple la chaire et le banc d'œuvre), ce qu'il a fait de lui-même est de qualité, de ce style bien caractéristique des années 50. L'autel en chêne massif pèse 2400 kg. Les reliques de saint Fortunat y sont placées au cœur. Ces reliques furent découvertes en 1838, dans le cimetière de Cyriaca. Cyriaca et Cyr peuvent avoir des relations d'homonymie qui sont peut-être la cause de la donation de ces reliques à l'église Saint-Cyr. Elles ont été données à la paroisse par Monseigneur Affre, archevêque de Paris en 1842, tué sur les barricades en 1848. Une table de communion de même style accompagne l'autel. L'autel de 1950 était initialement placé au fonde de l'église. La grande croix, aujourd'hui accrochée au mur sud de la nef, était collée à l'arrière de l'autel. Le prêtre célébrait devant cette croix immense. Suite à Vatican II, l'autel a été avancé et le prêtre célèbre derrière, face au peuple.
Bernard Malcor
Information pratique : l'église de Sargé sur Braye conserve le Saint Sacrement et est ouverte à la prière tous les jours;
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