Monseigneur Philippe Verrier, chevalier de la Légion d’honneur
Le vendredi 18 novembre, le Père Philippe Verrier a été fait chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur par Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales. Aux côtés de la famille du récipiendaire, dont son frère le colonel Jean-Pierre Verrier, également membre de l’Ordre, étaient présents Mgr Jean-Pierre Batut ; Romain Belmon, secrétaire général de la préfecture ; Jean-Paul Prince, sénateur ; Stéphane Baudu, conseiller départemental et ancien élève du Père Verrier ; le général Jean-Marie Beyer, président départemental de la Société d’entraide des membres de la Légion d’honneur.
En accueillant l’assistance nombreuse réunie à la Maison diocésaine, Mgr Batut a évoqué les nombreuses fonctions du nouveau promu « sans prétendre à l’exhaustivité » : des vingt-neuf années passées à Notre-Dame des Aydes comme surveillant puis professeur de mathématiques-physique et préfet de division à son actuel ministère comme curé de la paroisse de Chambord et supérieur de la Maison Charles de Blois en passant par les aumôneries des Scouts et Guides de France, de l’Enseignement public ; vicaire à Blois Centre, prêtre coopérateur pour Blois centre, Saint-Saturnin, Saint-Gervais et Vineuil, vicaire général du diocèse de Blois durant quatorze ans ; délégué épiscopal à la Culture, à la Vie consacrée, à l’Information et président de l’association RCF 41. « Le paradoxe de ces différents ministères est que ce Vendômois attaché à Vendôme a dû devenir Blésois, ce qui m’a-t-on- dit, n’est jamais facile pour un Vendômois, même lorsqu’il devient Blésois-Chambourdin. Il y a certes, des expatriements plus importants que celui-là, mais la disponibilité exprimée et vécue est toujours la même, concluait Mgr Batut. Cher Père Verrier, en ce jour où nous nous réjouissons avec vous, soyez-en remercié ».
Avant de remettre au Père Verrier, les insignes de la Légion d’honneur, Jacqueline Gourault, qui fut sa collègue lorsqu’elle enseignait l’histoire à Sainte-Marie - Notre-Dame, a dit combien cette distinction était méritée : « Au service de l’Église depuis soixante ans, vous avez été le curé, l’aumônier, le confesseur, le confident. Vous êtes dans le cœur de tant d’élèves. Votre engagement est lié indéfectiblement à Notre-Dame des Aydes dont vous étiez une pièce maitresse auprès du Père Picard. L’Église a voulu reconnaître en vous un de ses grands serviteurs et un homme de terrain. Vos compétences sont reconnues de tous. Vous avez toujours été soucieux de maintenir un lien avec les prêtres et les fidèles ». La ministre a rappelé l’investissement du Père Verrier en 1996-1997 dans la célébration du tricentenaire du diocèse de Blois et dans la rédaction d’un ouvrage qui dit-elle « reste une référence ». Investissement qui valut à son auteur d’être nommé Prélat d’honneur par le pape Jean-Paul II, sans oublier d’autres engagements à la Société archéologique et scientifique du Vendômois et à l’Association des amis du Musée de la Résistance à Blois.
Dans ces remerciements, le nouveau chevalier a rappelé que bien avant lui, son père et ses deux frères avaient reçus cette décoration à titre militaire. Et surtout, il a tenu à rendre un vibrant hommage à sa mère. « Je crois sincèrement que mon père, mes frères et moi-même n’aurions sans doute pas fait ce que nous avons fait si nous n’avions pas bénéficié du soutien et de l’affection exigeante de ma mère. Quoi qu’il en soit, je ne peux pas taire ce que je dois d’abord à mes parents. À mon père, bien sûr, mais à ma mère qui a été obligée de m’élever seule. J’ai reçu d’abord des convictions qu’ils ne se contentaient pas de professer mais qu’ils vivaient pleinement l’un et l’autre. Le sens du service m’a été enseigné, d’abord par l’exemple ». Après avoir évoqué ses différents engagements au service des jeunes, de l’Église, dans le monde associatif, le P. Verrier concluait : « Alors pourquoi s’arrêter tant que les forces physiques et mentales permettent de continuer ? S’il fallait une devise aujourd’hui, je tenterais de vivre celle que saint Vincent de Paul exprimait à la fin de sa vie. Alors qu’on lui disait qu’il avait beaucoup travaillé et beaucoup fait, il répondait qu’il n’avait rien fait et beaucoup dormi.. –Mais alors si vous, Monsieur Vincent, vous n’avez rien fait, que faut-il faire ? Il répondait simplement : davantage ! Ce mot exigeant est un des plus beaux que je connaisse. »
Marie-Annick Pellé