Journée de la vie consacrée
« Imaginons une grande ville, le soir : les rues sont éclairées par des milliers de lampes ; dans les magasins, dans les bureaux, l’activité continue comme en plein jour. Avec la lumière, la force et la chaleur : par le courant qu’elles reçoivent, les usines travaillent, les machines tournent. Dans les foyers, le même courant permet de préparer les repas. Toute activité cesserait si le courant n’arrivait plus jusqu’à la ville, mais tant qu’il arrive, tout est vie, tout es lumière.
À des dizaines de kilomètres de là, dans une gorge perdue de la montagne, voici un torrent, un barrage, et, au pied du barrage, une centrale. C’est une grande salle silencieuse et obscure. Une rangée d’énormes machines, comme des tours ou des bourdons de cathédrales, tournent sur elles-mêmes. Ce sont les génératrices. Leur construction est si parfaite qu’aucun bruit ne révèle leur mouvement. Seules les ampoules de quelques lampes témoins indiquent que tout marche. Pour le reste, pénombre, silence, solitude. Le seul point éclairé est, dans un coin, un petit pupitre sur lequel sont alignés des cadrans, des manettes. Devant ce pupitre se tient un homme. Que fait-il là, dans cette solitude, dans ce mystère ? Il met en marche ; il distribue ; et pour cela, il veille...