Messe chrismale 11 avril 2017
« En ce temps-là », nous dit l’Évangile.
Ce temps-là, celui de la venue du Sauveur, n’est pas si loin de nous, mais il était finalement assez différent du nôtre. L’humanité y vivait dans des limites plus étroites : on ne savait pas ce qu’il y avait au-delà du pourtour de la Méditerranée, et on s’en accommodait très bien. Le monde était moins fragmenté, moins multipolaire, donc moins angoissant qu’aujourd’hui. Il y avait une puissance dominante et des peuples dominés : mais la domination romaine était aussi un gage de stabilité, et on finissait par s’y résigner. L’humanité n’était pas moins violente qu’aujourd’hui, ni moins barbare. Mais elle n’avait pas encore inventé tous les moyens techniques dont elle dispose de nos jours pour démultiplier sa violence : elle n’avait ni armes chimiques, ni armes nucléaires, même pas d’armes à feu, mais simplement des épées, des javelots, des catapultes… bref, des armes qui nous apparaissent presque aujourd’hui comme des jouets pour les enfants.