Confirmation Pentecôte 2016
Chers amis, chers confirmants, et vous en particulier qui êtes néophytes, baptisés à Pâque, vous avez sans doute été frappés par la ressemblance entre cette célébration et la Veillée pascale à laquelle vous avez participé.
Mais il y a en même temps des différences. Souvenons-nous, la Veillée pascale commençait par le récit de la création : Dieu qui dit et cela existe, et Dieu qui voit que ce qu'il a fait est bon.
Cette veillée de Pentecôte commence en violent contraste avec la veillée pascale,
Cette veillée de Pentecôte commence en violent contraste avec la veillée pascale, non par évoquer la création, mais par évoquer le péché, et le péché dans sa dimension collective, résultat de l'orgueil des hommes. C'est le récit parabole de la Tour de Babel. Un projet collectif, non pas de service, non pas d'entraide, mais de puissance et de domination. « Allons, bâtissons une tour dont le sommet soit dans les cieux ».
Une histoire juive dit que, quand on bâtissait la tour de Babel, lorsqu'une brique tombait et se fracassait au sol, c'était la désolation parce qu'on avait perdu une brique précieuse pour poursuivre la construction. Mais que lorsqu'un homme tombait d'un échafaudage, personne n'y faisait attention car la seule chose qui comptait c'était la tour. C'est une image très expressive des pires aspects de nos sociétés. Aspects de performance et de profit, où les personnes sont sacrifiées à l'ambition, à la démesure, au goût de l'argent, au goût de la puissance. Le résultat nous ne le connaissons que trop hélas. La parole d'amour et d'unité de Dieu devient inaudible, et dans les paroles humaines c'est la cacophonie qui s'installe. Et c'est un acte miséricordieux de Dieu de permettre qu'à certains moments nous ne nous comprenions plus, car si nous nous entendons pour le mal, il vaut mieux que nous ne nous comprenions plus.
Ce qu'on appelle aujourd'hui la mondialisation, n'engendre pas un monde harmonieux, mais engendre un monde incohérent où le fort domine sur le faible. Que fait Dieu ? Dieu, comme il est dit dans le Magnificat, disperse les superbes. Il les disperse sur toute la surface de la terre, mais surtout, sans se lasser dans son amour et dans sa fidélité, Dieu donne aux hommes sa Parole pour refaire leur unité à partir d'elle : puisque c'est elle qui les a créés, elle seule peut les sauver. Dieu poursuit les hommes non pas de sa vengeance mais de son amour.