11 janvier 2015 - Fête du Baptême du Seigneur
Venez à moi. Écoutez, et vous vivrez.
Aujourd’hui, Jésus est baptisé. Une fois baptisé, il remonte de l’eau. Et aussitôt, l’Esprit descend sur lui.
Aujourd’hui, Jésus est englouti dans les eaux de la mort (« baptiser » signifie « engloutir »). Victorieux, il ressuscite. Glorifié, il envoie l’Esprit Saint sur son Église et sur le monde.
Frères et sœurs, par ce mouvement de descente et de remontée, la fête de ce jour récapitule tout le mystère chrétien. Elle le synthétise en une seule image : celle d’un homme qui ne se glorifie pas d’être différent des autres – alors qu’il serait le seul à pouvoir le faire – mais qui se met au rang de l’humanité commune, jusqu’à entrer avec elle dans les ténèbres, là où Dieu n’habite pas, là où son Nom n’est pas prononcé, dans l’horreur du gouffre sans fond et sans retour. Et ce même homme, étonnamment, inexplicablement, remonte de l’abîme ; il voit les cieux ouverts au-dessus de sa tête, et reçoit du haut des cieux ce que Dieu a de plus divin : son Esprit Saint.
Ce mouvement de descente et de remontée traverse toute la Bible.
Déjà, dans le Buisson, Dieu avait dit à Moïse : « j’ai vu, oui j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte : je suis descendu pour le faire monter » (Ex 3, 7-8). Dans la figure du Christ qui descend et qui remonte, nous voyons donc le visage de ce Dieu qui s’engage à corps perdu dans l’histoire des hommes. Posons-nous deux questions toutes simples : pourquoi Jésus fait-il cela ? et pourquoi ne demeure-t-il pas prisonnier de la mort – car, de mémoire d’homme, sauf dans les films d’épouvante ou d’anticipation (ce sont souvent les mêmes !), jamais on n’a vu quelqu’un revenir du séjour des morts.
