Un miracle de Pauline Jaricot
Le futur papa et la future maman se réjouissaient d’avance de la naissance attendue du petit septième. Tout allait jusque-là du mieux possible. Mais ce soir de 2013, vers 23 heures, mon téléphone sonne. C’est lui Marc, le futur père, et il est en larmes. Sa femme est partie aux urgences, dans un état préoccupant. Et le verdict est tombé : c’est un cas très rare de grossesse à risque où le fœtus empoisonne le sang de la mère. Dans un tel cas, une IMG paraît être la seule solution et il faut la pratiquer au plus vite. Et d’ailleurs, ont ajouté les médecins, on est sûrs et certains que le fœtus n’est pas viable.
Me voilà parti à l’hôpital. J’arrive dans la chambre, ils sont là tous les deux. Laure, recroquevillée sur son lit, m’adresse un sourire qui dissimule mal son angoisse. Je me veux rassurant, pacifiant, mais je n’en mène pas large : prions d’abord ensemble, puis je vous donne le sacrement des malades, et de toute façon il est trop tard ce soir pour prendre des décisions, on verra demain matin… Nous prions, Laure reçoit le sacrement, et juste avant de partir, mû par une inspiration, je lui dis : « il faut prier Pauline Jaricot ! »
J’ai rarement passé une aussi mauvaise nuit, me réveillant tous les quarts d’heure. Le matin arrive, je me lève aussi peu en forme que possible et j’essaie de prier. Pas d’appel téléphonique. Je n’ose prendre l’initiative. La matinée s’avance, les heures passent : toujours rien. Je vais finir par appeler…
Tout à coup mon téléphone sonne. Je me précipite : c’est Marc. Sa voix a complètement changé, si bien que je suis tout étonné. Il me dit : « ça y est ! » Ça y est quoi ? « Mais Pauline, Pauline Jaricot ! » Mais que s’est-il passé avec Pauline Jaricot ? « Eh bien ce matin très tôt les médecins ont examiné ma femme, elle n’a plus aucun symptôme. Ils ont dit qu’ils n’y comprenaient rien, mais que la médecine n’a pas réponse à tout, et qu’il ne lui restait plus qu’à rentrer chez elle et à rester allongée le plus possible jusqu’à la naissance. »
Voilà une nuit dont je me souviendrai. Je me précipite à l’hôpital et je trouve la future maman rayonnante. On l’aide à préparer ses affaires pour repartir. Je lui dis : « vous avez bien prié Pauline Jaricot ? » Elle me répond : « j’étais tellement affolée que j’ai prié aussi tous les saints du paradis, mais j’ai prié surtout Pauline Jaricot ! »
Quelques mois plus tard naissait un beau petit garçon, qui a 8 ans et demi aujourd’hui et qui est plein de vie. Il aime bien Pauline Jaricot dont il connaît la vie par cœur.
Pauline Jaricot, fondatrice de la Propagation de la Foi et du Rosaire vivant, sera béatifiée à Lyon ce dimanche 22 mai.