Trois nouveaux serviteurs dans une église servante
Grande joie pour notre Église diocésaine : ce dimanche 23 octobre à 15 heures à la cathédrale, trois hommes seront ordonnés diacres ! Leur ordination portera à seize le nombre des diacres à titre permanent en activité au service du diocèse. Tous trois sont mariés et pères de famille, et je tiens à exprimer ma gratitude à leurs épouses et à leurs enfants qui ont accepté par avance les changements que cette ordination allait apporter dans la vie des trois familles. Mais on reçoit autant qu’on donne, ils en ont déjà fait l’expérience !
C’est le Concile Vatican II qui a souhaité que « puisse être rétabli le diaconat en tant que degré propre et permanent de la hiérarchie » (Lumen Gentium 29), le mot « hiérarchie » n’ayant pas, faut-il le rappeler, un sens militaire ou administratif, mais signifiant la communication de tout ce qui vient de Dieu. Si le diacre est « serviteur », comme l’indique son nom, c’est donc en premier lieu en tant que serviteur des dons de Dieu pour son peuple. Exactement comme le prêtre, mais avec un ministère centré sur la Parole et conduisant vers l’Eucharistie. Dans un beau passage de l’épître aux Romains (15, 16), saint Paul se donne à lui-même le titre de « prêtre de l’Évangile de Dieu », signifiant par là qu’il n’y a pas de rupture entre l’annonce de l’Évangile et la fonction sacerdotale, la première acheminant vers la seconde. Tel est bien le rôle du diacre : être pour sa part « prêtre de l’Évangile de Dieu » en faisant signe vers la Parole faite chair qui se fait pain pour rassasier notre faim.
Et les pauvres dans tout cela ? Le diacre n’est-il pas tout particulièrement à leur service ? Bien sûr que si ! Et loin d’être étranger à la liturgie de l’Évangile, le souci des pauvres en fait pleinement partie. Saint Paul toujours, quand il reçoit sa mission propre d’aller vers les païens tandis que Pierre, Jacques et Jean iront vers les Juifs, reçoit en même temps le rappel d’avoir « à se souvenir des pauvres », ce que, précise-t-il, il a toujours eu soin de faire (Galates 2, 10). Si les pauvres sont nos seigneurs parce que le Pauvre est notre Seigneur, alors le service des pauvres a lui aussi quelque chose d’eucharistique.
En définitive, le diacre n’est pas dans une sorte de no man’s land entre l’Église et le monde, entre l’autel et la rue : il est pleinement de l’Église dont il est ministre, pleinement de l’autel où il est officiant. Et c’est justement pour cette raison qu’il apporte dans son milieu de vie, dans le monde et dans la rue, la bonne odeur de l’Évangile, la Parole de vie qui se fait Pain de vie.