LES ANGES ET LEUR MISSION
La fin de septembre et le début d’octobre sont marqués par la présence des anges. Ou plutôt par leur mémoire, car ils sont toujours présents ! Mais nous n’avons pas trop de deux fêtes pour nous souvenir d’eux et leur demander leur secours.
Saint Grégoire le Grand nous rappelle que le nom d’anges désigne la fonction de ces créatures spirituelles : ce nom signifie en effet « envoyés », ce qui souligne d’emblée la solidarité qui unit les anges à tous les humains, car c’est bien vers nous qu’ils sont envoyés pour nous servir. Étrange chose que de purs esprits soient mis par Dieu au service d’êtres de chair et de sang ! Il semble même que ce paradoxe soit à l’origine de la révolte de Lucifer, le chef des anges déchus : il aurait dit à Dieu son refus catégorique de servir, considérant qu’il était indigne de lui de s’abaisser à secourir les hommes. Pour les bons anges, c’est tout le contraire : chez eux, aucune trace d’amertume ou de jalousie. Comme le dit saint Jean Chrysostome, « ils se réjouissent de notre bien, comme ils souffrent quand nous en sommes privés ».
Le 29 septembre, nous fêtons les archanges Michel, Gabriel et Raphaël. Toujours selon saint Grégoire, leurs noms désignent leur action. C’est ainsi que Michel signifie « qui est comme Dieu ? », Gabriel « Force de Dieu » et Raphaël « Dieu guérit ». Le premier est donc chargé de rappeler la grandeur de Dieu, le second de manifester sa puissance, et le troisième de guérir en son Nom.
Le 2 octobre, quand ce jour ne tombe pas un dimanche, c’est la fête des saints anges gardiens. Des auteurs de l’Église primitive affirment que chacun de nous possède un ange et un démon qui s’occupent de lui ! L’ange attire l’âme vers le bien, le démon vers le mal. Il y a, écrit Hermas, « deux anges pour l’homme : l’ange de la justice et l’ange du mal. L’ange de la justice est délicat, réservé, doux paisible. Quand il entre dans ton cœur, il te parle aussitôt de justice, de sainteté, de tempérance, de toute œuvre juste. Lorsque ces pensées s’élèvent dans ton cœur, sache que l’ange de justice est avec toi. L’ange du mal est au contraire irascible, plein d’aigreur. Reconnais-le à ses œuvres. »
De cette doctrine sur les anges, la tradition de l’Église n’a voulu retenir que les bons anges, les anges gardiens. Nous sommes tellement experts à nous tenter nous-mêmes que nous n’avons guère besoin d’un démon pour cela. Mais est-ce que nous pensons suffisamment à prier nos anges gardiens ? Et si nous n’y pensons pas, qu’attendons-nous pour le faire ?