La journée mémorielle du 20 mars et le 25 mars
Cette année, partout dans notre pays, les communautés catholiques célébreront la première journée mémorielle sur les abus sexuels. Cette journée est prévue chaque année le vendredi de la troisième semaine de Carême, mais pour marquer la célébration inaugurale la date choisie est à titre exceptionnel le troisième dimanche, c’est-à-dire ce dimanche 20 mars.
Cette commémoration pourra prendre des formes différentes en fonction des conditions locales, par exemple un chemin de croix. Mais dans la majorité des cas, elle sera incluse dans la messe dominicale qui nous propose, entre autres textes splendides, le récit de la rencontre de Dieu par Moïse à l’Horeb (Exode 3). Lorsque Moïse s’approche pour mieux voir « cette chose extraordinaire » qu’est le Buisson ardent, Dieu lui demande d’ôter ses sandales, car le lieu où Dieu se trouve est « une terre sainte ». On peut en dire autant de ce que Thérèse de Lisieux appelait le « sanctuaire des âmes » : l’intimité de chaque personne est un sanctuaire où Dieu habite et où l’on ne pénètre pas n’importe comment et sans y être invité (comme c’est le cas, par exemple, dans l’accompagnement spirituel). C’est cette présence divine elle-même dans le sanctuaire de l’âme qui est profanée lorsque la confiance d’un être humain, enfant ou adulte, est trahie par un abuseur.
Dans les cinq diocèses de notre Province (Tours, Chartres, Orléans, Bourges et Blois), nous aurons vécu le 19 mars un grand pèlerinage des pères de famille et des familles à Saint-Joseph : ce pèlerinage sera l’occasion de méditer sur l’exercice de la paternité. Qu’elle soit charnelle ou spirituelle, elle est toujours un mystère d’effacement devant la paternité de Dieu « de qui toute paternité au ciel et sur la terre tire son nom » comme le dit l’épître aux Éphésiens (3, 14). Il ne peut s’agir en aucune manière de supprimer ou de réduire la fonction paternelle ou maternelle, avec ses diverses variantes éducatives, car elle est essentielle à la croissance de tout être humain en responsabilité et en liberté. Mais il s’agit de purifier sans cesse cette mission afin que l’exercice de l’autorité ne cesse jamais d’être interrogé et purifié pour demeurer un service de la croissance des personnes.
J’ajoute un post-scriptum à cette chronique. Le Pape François renouvellera le 25 mars la consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie, en y ajoutant l’Ukraine. Je redis en terminant la prière que saint Paul VI avait prononcée en 1964 dans les mêmes circonstances :
«O Mère des hommes et des peuples, Tu connais toutes leurs souffrances et leurs espérances, Tu as un sentiment maternel pour toutes les luttes entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres qui secouent le monde : accueille notre cri adressé dans l'Esprit Saint directement à Ton cœur et… prends sous Ta protection maternelle toute la famille humaine… Que le temps de la paix et de la liberté, le temps de la vérité, de la justice et de l'espoir s'approche pour tous.»