Encore le synode
Une étape importante du processus synodal voulu par le Pape François vient d’être franchie : la phase nationale vient de se conclure avec une assemblée plénière extraordinaire des évêques de France qui s’est tenue à Lyon ce mardi et ce mercredi 14 et 15 juin.
Une assemblée d’évêque n’est pas un événement synodal, mais collégial : c’est une même catégorie de personnes (les évêques en l’occurrence) qui y participe. Mais l’assemblée que nous venons de vivre aurait manqué son but si elle avait été seulement collégiale : puisqu’il y était question de synodalité, il fallait que des représentants du peuple chrétien n’appartenant pas au clergé y participent. C’est ce qui s’est fait avec l’invitation des référents, hommes et femmes, que chaque diocèse avait désignés pour piloter le processus. Dans notre diocèse c’était Sophie Rogez qui avait accepté cette responsabilité.
À Lyon, nous avons commencé par nous mettre à l’écoute de l’Esprit Saint. Cela s’est fait mardi matin sous la forme d’un pèlerinage sur la colline de Fourvière. Nous avons prié devant la maison de Pauline Jaricot, béatifiée le 22 mai dernier ; puis nous avons médité sur la portée spirituelle du synode et célébré l’eucharistie dans la basilique de Fourvière. Le travail débutait ensuite l’après-midi dans les superbes nouveaux locaux de l’Université catholique de Lyon, sur le site de l’ancienne prison Saint-Paul. Travail en grand groupe (entrecoupé de témoignages impressionnants, comme celui de personnes handicapées), et travail en ateliers.
On aurait tort d’imaginer que ce travail était purement formel et le consensus déjà acquis : ce fut tout le contraire ! C’est ainsi que l’« avant-projet de résolutions » qui avait été préparé a été rejeté en bloc, aussi bien par les évêques que par les autres participants. Nous avons donc remis notre ouvrage sur le métier, après quoi une équipe a travaillé jusqu’à 2 heures du matin pour mettre en forme un nouveau texte. De quoi s’agissait-il ? De permettre aux évêques d’exercer leur mission de discernement à propos de la collecte des contributions au Synode venues de tous les diocèses. Le nouveau document d’accompagnement issu de ce travail sera envoyé à Rome en même temps que la collecte, constituant notre synthèse nationale.
Et maintenant, que va-t-il se passer ? Maintenant va être enclenchée une phase continentale du processus, prélude à la phase universelle qui se tiendra à Rome en 2023 avec le synode des évêques proprement dit. Mais il n’est pas question de se laisser vivre d’ici là : le travail de réflexion entrepris partout constitue un formidable réservoir d’idées et de suggestions stimulantes pour nos Églises diocésaines. Comme l’exprime le document d’accompagnement, « Les désirs, les rêves, les regrets, les reproches que nous avons entendus sont nourris de la volonté d’être une Église plus transparente à son Seigneur et servant mieux les femmes et les hommes auxquels nous sommes envoyés. »