Confirmation des adultes
« Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie », dit Jésus dans son discours d’adieu (Jn 15, 11). La joie dont il parle, c’est Quelqu’un, dont le nom est Esprit Saint. Il est donné gratuitement à qui le demande : « demandez et vous recevrez, pour que votre joie soit complète » (Jn 16, 24).
Il est impressionnant de voir à quel point le don de l’Esprit Saint est désiré, dès que ceux qui l’ignorent en entendent parler. Ce qui parfois leur pose problème, c’est que ce don doive passer par la médiation de l’Église, à qui Jésus a dit : « recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 22) – sous-entendu : non pour le garder, mais pour le donner. Mais ceux qui cherchent sans préjugés se rendent compte que l’Église est en quelque sorte la Maison de l’Esprit Saint, qu’elle ne se comprend que comme mystère d’habitation de Dieu au milieu des hommes. Alors, cette Église dont ils étaient parfois si loin auparavant, ils se mettent à l’aimer. À l’aimer et à comprendre que sa vie, sa beauté, sa croissance dépendent d’eux aussi. Alors, ils ont envie d’en être des membres vivants, et de donner à leur tour de leur temps et de leur peine pour qu’elle soit belle et attirante, et pour que l’humanité privée d’espérance voie briller une lueur de l’espérance qui ne déçoit pas.
Ces hommes et ces femmes, brûlés d’un feu qui ne consume pas, baptisés dans l’Esprit Saint et le feu, ils sont encore parmi nous comme au temps des apôtres. Ils se lèvent là où on ne les attendait pas, et souvent sans s’y être eux-mêmes attendus. Ils disent que leur vie a été transformée, le jour où, le plus souvent à l’improviste, ils ont rencontré des témoins eux-mêmes brûlés de ce feu. Le témoin peut avoir été tout simplement le conjoint : en se préparant à bâtir leur vie avec lui ou avec elle, les confirmands ont décelé un mystère, un amour enraciné plus profond, une relation antérieure à tout autre relation, et ils ont décidé, comme Moïse, de « faire un détour » pour mieux voir cette chose étonnante, ce buisson qui brûle, et qui pourtant « ne se consume pas » (Ex 3, 3).
Ils étaient là, rassemblés dans la cathédrale Saint Louis de Blois, le samedi 4 juin veille de Pentecôte. Entourés par des chrétiens venus de tous les coins du diocèse, ils étaient signes pour cette assemblée, et cette assemblée était signe pour eux : signe humble mais évocateur de ces croyants issus de toutes les nations qui sont sous le ciel, présents à Jérusalem le jour de la Pentecôte.
C’est ainsi que, chaque fois que l’Esprit Saint est reçu dans le sacrement de confirmation, nous sommes témoins à la fois de la naissance de l’Église et, déjà, de son accomplissement. C’est de là que vient notre joie, cette joie dont Jésus nous a dit que personne ne pourrait jamais nous la ravir (Jn 16, 22).