Sacré-Coeur et dignité humaine
Ce vendredi, c’est la fête du Sacré Cœur de Jésus. Comme un retour sur le Vendredi Saint et sur tout ce qu’il représente d’amour de Dieu et des hommes jusqu’à renoncer à sa propre vie. Le Cœur transpercé de Jésus est comme un livre ouvert où nous pouvons lire : « le Père vous a préférés à la vie de son Fils, et moi-même, je vous ai préférés à ma propre vie. »
Préférer l’autre à soi, ne pas instrumentaliser l’autre pour soi, respecter sa dignité, voilà des préceptes fondamentaux qui ont besoin à toute époque d’être rappelés. Dans de nombreux domaines, notre époque a progressé dans la conscience de la dignité humaine : la suppression de la peine de mort, la condamnation de l’esclavage ou du colonialisme en sont des témoignages. Mais il faut bien reconnaître que dans d’autres domaines, notre époque régresse : l’avortement, la promotion de l’euthanasie (au nom d’une « dignité » dévoyée), le sort fait aux migrants, l’insulte ou l’invective sur les réseaux sociaux, en sont aussi des témoignages qu’on ne peut passer sous silence.
Beaucoup de régressions s’expliquent par la revendication unilatérale de droits individuels. L’illusion de liberté toute-puissante que donnent les réseaux sociaux se paye de toutes sortes d’atteintes à la dignité d’autrui, ou à la sienne propre. Le refus d’un comportement de simple humanité provoque les tragiques noyades de populations déplacées en Méditerranée ou leur entassement dans des camps qui sont la honte de nos pays développés. Les pratiques toujours plus transgressives des biotechnologies sont mises au service des lois du marché, qui exercent une pression sur les législateurs jusqu’à ce qu’ils se conforment aux désirs individuels, eux-mêmes manipulés par de grands groupes industriels. Je redoute que les enfants que notre loi française s’apprête à priver de père fassent un jour des procès à leurs « parents d’intentions » au nom de leur dignité humaine bafouée. Ils auront raison, mais combien d’existences auront été abîmées dans l’intervalle ?
Je voudrais reprendre ici à mon compte une proposition de Mgr Olivier de Germay, qui invite à jeûner le vendredi pendant tout le mois de juin et qui suggère des intentions de prière universelle dominicale. Voici ces intentions et la prière conclusive :
En cette période de discussion des lois bioéthiques, nous te prions Seigneur pour les parlementaires et les politiques de notre pays. Qu’au-delà des luttes partisanes, ils puissent discerner au mieux ce qui est bon pour notre société, et en particulier pour les plus petits.
Nous te prions Seigneur pour toutes les personnes qui doivent faire un choix bioéthique difficile. Donne-leur ton Esprit d’amour pour les aider à discerner.
Dieu Tout-Puissant
qui es présent dans tout l’univers et dans la plus petite de tes créatures,
Toi qui entoures de ta tendresse tout ce qui existe,
répands sur nous la force de ton amour pour que nous protégions la vie et la beauté.
(Prière pour notre Terre, tirée de l’Encyclique Laudato Si’ du Pape François)