L'accès des femmes aux ministères
Par un document dénommé « Motu proprio » (littéralement : « de son propre mouvement ») promulgué le 11 janvier dernier et intitulé Spiritus Domini, le Pape François a ouvert aux femmes l’accès aux ministères de lecteur et d’acolyte, c’est-à-dire au service liturgique de la Parole de Dieu et de l’eucharistie.
La liturgie de la Parole et la liturgie eucharistique sont les deux piliers de la célébration de la messe. Mais ce sont aussi les deux piliers de la vie et de la mission de l’Église. Nourrie de la Parole de Dieu, l’Église évangélise et catéchise ; ceux et celles qui sont touchés par cette action évangélisatrice ont accès aux divers sacrements, dont les principaux sont le baptême (avec son deuxième versant, la confirmation) et l’eucharistie.
Ni le service de la Parole ni celui de l’eucharistie ne sont réservés au sacrement de l’ordre : ce sont des ministères qui relèvent de la mission de chaque baptisé. C’est ce qu’a voulu souligner le saint pape Paul VI lorsqu’il a demandé qu’on ne parle plus d’« ordres mineurs », mais de « ministères laïcs » à propos de ces deux services. Depuis cette décision de Paul VI, qui remonte à 1972, on peut donc « instituer » lecteurs ou acolytes des baptisés jugés aptes à ce service.
Cela signifie que le pape François, en permettant que les femmes puissent elles aussi devenir lectrices ou acolytes accomplit un geste qui a deux significations :
1/ D’une part, il met fin à une exclusion absurde des femmes, qui sont tout aussi baptisées que les hommes et donc tout aussi aptes à exercer des ministères laïcs – comme en témoigne par exemple la proportion très élevée de femmes parmi les catéchistes.
2/ D’autre part, il ne change en rien la doctrine du sacrement de l’ordre, qui veut que l’ordination sacerdotale soit réservée aux hommes. Le pape François le rappelle très explicitement lorsque, citant son prédécesseur Jean-Paul II, il redit qu’« en ce qui concerne les ministères ordonnés, l’Église n’a en aucune façon la faculté de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes ».
Certes, cette impossibilité ne va pas de soi à notre époque où les différences de vocation apparaissent comme autant d’outrages à l’égalité. C’est pourquoi, dans une prochaine chronique, je me réserve de développer ce point.