Ils sont 96 % à penser que ... (suite et fin) — Diocèse de Blois

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Ils sont 96 % à penser que ... (suite et fin)

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Chronique du 16 avril 2021

Dans ma chronique de la semaine dernière sur l’euthanasie, je relevais les résultats apparemment sans appel des sondages d’opinion sur cette question : tout porte à croire qu’une majorité écrasante de nos compatriotes seraient favorables à ce qu’on les expédie dans l’autre monde quand leur état de santé ne permettrait plus d’espérer de guérison. Mais dans la même chronique j’ajoutais ceci : « tout est dans l’art de présenter les choses, et les idéologues savent toujours les présenter comme il convient pour arriver à leurs fins. » Je voudrais aujourd’hui préciser ma pensée à ce propos.

Personne n’a envie de mourir, mais personne non plus n’a envie de souffrir. Si l’on demande à quelqu’un : « que préférez-vous : mourir naturellement dans d’atroces souffrances, ou bien mourir doucement, en dormant, d’une mort provoquée ? » Aucun doute : il choisira le deuxième terme de l’alternative. Mais est-ce aujourd’hui une vraie alternative ? Il faut répondre avec force que non.

Paradoxalement, la préoccupation de soulager la douleur est récente dans notre culture. Quand j’étais enfant, tout le monde trouvait normal d’avoir mal chez le dentiste ; aujourd’hui, tout le monde trouve normal de ne pas avoir mal. Longtemps, la lutte contre la douleur a été très en retard sur les progrès de la médecine, mais elle est en train de rattraper ce retard. Le développement des soins palliatifs en est l’attestation – et à cet égard, on ne peut que se réjouir de l’ouverture à Blois d’une unité de douze lits de soins palliatifs, même si beaucoup reste à faire. La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs définit le but de ces pratiques médicales de la manière suivante : « les soins palliatifs prennent le parti d’accompagner le malade jusqu’au bout, en évitant les deux extrêmes que sont l’obstination déraisonnable et l’euthanasie. Ils prennent en soin la douleur physique, la souffrance psychique, sociale et existentielle ou spirituelle. Ils visent à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir l’entourage... L’accompagnement des soins palliatifs pose qu’en fin de vie, il est possible d’avoir d’autres projets que celui de mourir. » Je signe des deux mains ! Et j’ajoute : mourir n’est pas et ne peut pas être un projet ; mais faire de sa mort une offrande, l’ultime offrande, peut être l’accomplissement d’une vie vraiment humaine.

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