PMA : vérité et mensonge
« La chronique ci-dessous met en cause monsieur Bruno Retailleau sur la base d’une information relayée par France Inter au début de ce mois.
Il s’est avéré depuis que cette information était totalement mensongère.
Mgr Batut a présenté ses excuses à M. Retailleau pour avoir ajouté foi à cette fausse information et s’en être fait l’écho.
Il rend hommage à son combat courageux au Sénat contre les dérives de la loi bioéthique en préparation. »
Au-delà de l’habituelle bataille des chiffres, la manifestation du dimanche 19 janvier a été un vrai succès puisque les medias se sont sentis obligés d’y faire écho autant, sinon plus, qu’à celle du 6 octobre de l’an passé, alors qu’il y avait moins de manifestants.
Reste que la bataille n’est pas gagnée. Ce n’est pas une bataille entre « conservateurs » et « progressistes », c’est une bataille transversale entre la vérité et le mensonge. Regardez le vocabulaire employé : comme toujours, les mots qu’on utilise et ceux qu’on évite sont révélateurs d’un bras de fer avec la vérité.
Dans tous les groupes politiques il y a des gens qui cherchent la vérité et des gens qui, par aveuglement ou par lâcheté, pactisent avec le mensonge. Le très conservateur sénateur Bruno Retailleau parle sans sourciller d’« élargir la PMA aux couples de femmes », pour dire benoîtement qu’il n’y voit pas malice. Or le mot « élargissement » est très intéressant : ce mot n’est qu’un mensonge pour éviter de parler de dénaturation. Il y a dénaturation quand une réalité ne garde plus que son nom, mais change de définition : quand cette réalité est dénaturée, le nom qu’elle porte n’est plus conservé que pour couvrir un mensonge. C’est ainsi que les défuntes « démocraties populaires » n’étaient ni démocratiques, ni populaires.
En 2013 on a parlé en France d’un élargissement du mariage : le mot « mariage » était conservé, mais pour masquer sa dénaturation. Jusque-là, l’institution du mariage était l’union d’un homme et d’une femme ; désormais le nom est conservé, mais on ne sait plus ce qu’est le mariage. Aujourd’hui on parle d’un élargissement de la PMA, mais pour masquer sa dénaturation. Jusqu’à présent, la PMA est un acte médical pour pallier une pathologie, la stérilité des couples ; demain son nom sera conservé mais elle deviendra un acte commercial pour satisfaire des désirs individuels.
En 2013 on nous expliquait : « si vous êtes attaché au mariage traditionnel, son élargissement ne change rien pour vous ». Or cela changeait tout pour tout le monde. Aujourd’hui on nous ressert le même raisonnement : « si vous êtes un couple composé d’un homme et d’une femme et si vous avez recours à la PMA, cela ne change rien pour vous ». Or cela change tout pour tout le monde : la médecine, comme hélas tant d’autres réalités de notre monde, est mise au service du consumérisme libertaire. Ce ne sont plus des actes médicaux, c’est un mensonge qui camoufle une prise de pouvoir par les manipulations techniques et les puissances d’argent. N’en déplaise à monsieur Bruno Retailleau.