Carlo Acutis
C’était un jeune comme tous les autres, qui aimait rire, jouer au foot, et qui était passionné d’informatique. Italien né à Londres en 1991, il aurait 29 ans aujourd’hui, s’il n’était mort d’une leucémie foudroyante à l’âge de 15 ans, le 12 octobre 2006. Béatifié le 10 octobre dernier, il sera désormais fêté le 12, jour de sa naissance au Ciel.
Quinze années de vie, c’est si peu. Mais alors que certains, à quatre-vingts ans, n’ont pas encore vécu, d’autres à quinze ans ont traversé la vie de façon fulgurante en portant un fruit prodigieux. C’est le cas pour ces jeunes saints et saintes, de saint Louis de Gonzague à sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui illustrent la réflexion que Bernanos met sur les lèvres du curé de Torcy dans le Journal d’un curé de campagne : « « Tiens, je vais te définir un peuple chrétien par son contraire. Le contraire d’un peuple chrétien, c’est un peuple triste, un peuple de vieux. Tu me diras que la définition n’est pas trop théologique. D’accord. Mais elle a de quoi faire réfléchir les messieurs qui bâillent à la messe du dimanche. Bien sûr qu’ils bâillent! Tu ne voudrais pas qu’en une malheureuse demi-heure par semaine, l’Eglise puisse leur apprendre la joie! »
Sa joie, Carlo Acutis l’a puisée dans l’eucharistie, à laquelle il participait quotidiennement depuis l’âge de 7 ans et sa première communion – au point que chaque fois qu’il partait en vacances avec ses parents, il leur demandait de commencer par se renseigner sur les horaires des messes. Il appelait l’eucharistie son « autoroute vers le Ciel ». Il nous a laissé, entre autres, des reportages vidéo sur les miracles eucharistiques, à propos desquels il avait organisé une exposition dans sa paroisse. Il avait d’ailleurs aussi entièrement bâti le site internet de la paroisse en question, au point qu’on songe à faire de lui le saint patron des internautes.
Quelques paroles de Carlo sont maintenant célèbres : « Notre objectif doit être l’infini, non pas le fini. L’Infini est notre Patrie. Depuis toujours nous sommes attendus au Ciel ». Et aussi cette réflexion magnifique : « Tous naissent comme des originaux, mais beaucoup meurent comme des photocopies ». Pour s’orienter vers cet Objectif et ne pas « mourir comme des photocopies », Carlo disait que notre Boussole devait être la Parole de Dieu, à laquelle nous devons constamment nous confronter. »
Le cardinal Comastri, qui a préfacé un livre à son sujet, cite une autre parole : « Être toujours uni à Jésus, voilà mon programme de vie ». « Par ces quelques mots, ajoute-t-il, Carlo Acutis a défini le trait distinctif de sa brève existence : vivre avec Jésus, pour Jésus, en Jésus. (…) « Je suis content de mourir car j’ai vécu ma vie sans négliger une seule minute en choses qui ne plaisent pas à Dieu ». À nous aussi, Carlo demande la même chose : il nous demande de raconter l’Évangile par notre vie, afin que chacun de nous puisse être un phare qui éclaire le chemin des autres. »