Bientôt l'Avent
Oublions un instant tous les inconvénients et les drames de notre vie quotidienne et pensons à cette bonne nouvelle : nous allons changer d’année ! Car l’année ne commence pas le 1er janvier, qui n’est qu’une date conventionnelle : pour nous chrétiens, elle commence le premier dimanche de l’Avent que nous espérons bien pouvoir célébrer ensemble dans l’assemblée liturgique.
L’Avent signifie la venue, ou mieux encore l’avènement. En ces temps où l’avenir nous paraît incertain, l’Avent nous tourne vers la rencontre d’un Visage, celui du Christ qui vient dans la gloire. Rappelons-nous l’évangile de dimanche dernier : tous ceux à qui s’adresse le Roi de gloire lui disent : « Seigneur, quand t’avons-nous vu ? » Justement, l’Avent nous est donné pour nous apprendre à le voir qui vient à notre rencontre, de manière à ne pas être surpris lors de son ultime avènement.
À l’époque où l’empereur Hadrien achevait à Rome la construction du Panthéon, il avait laissé la coupole de l’édifice ouverte sur le ciel grâce à un oculus ménagé à son sommet. Cette ouverture existe toujours aujourd’hui, et le regard n’y distingue rien d’autre que les nuages et les étoiles. Dans les églises byzantines au contraire, la coupole n’est plus ouverte sur le ciel, mais sur un visage d’homme représenté en fresque ou en mosaïque et qui nous regarde : à la symbolique céleste de l’inaccessible se substitue une symbolique nouvelle, celle d’un Dieu qui s’est fait proche et qui, élevé dans la gloire, ne cesse pas d’être l’un d’entre nous et de diriger son regard vers nous. C’est certainement ce Visage que l’on pourra à nouveau contempler à l’intérieur de la coupole de Sainte-Sophie de Constantinople, le jour où seront retirés les badigeons qui y ont été apposés lorsque Sainte-Sophie est devenue une mosquée. Mais peut-être d’ici-là le second avènement du Christ aura-t-il déjà eu lieu !
Tout le temps de l’Avent est rayonnant de cette certitude de la proximité du Seigneur : je vous souhaite un Avent plein d’espérance !