Ad limina apostolorum
L’expression « ad limina apostolorum » qui signifie « au seuil des apôtres » désigne la visite que tous les évêques du monde rendent en principe tous les cinq ans à l’évêque de Rome, successeur de Pierre. Cette expression est très importante, car elle rappelle qu’il ne s’agit pas d’une simple visite de courtoisie, encore moins d’un examen à passer, mais avant tout d’une démarche de pèlerinage sur le seuil des apôtres, c’est-à-dire devant leurs tombes. C’est ainsi que le premier groupe des évêques de France, correspondant à peu près à l’Ouest de notre pays, a commencé sa visite lundi dernier en se rendant sous la basilique Saint Pierre pour prier sur le tombeau du chef des apôtres. J’ai trouvé très émouvant de réciter le Credo à cet endroit en compagnie d’une trentaine d’autres évêques, avant de célébrer la messe avec eux et de partir ensemble rencontrer le Saint Père. Le Pape François nous a consacré deux heures et demi de son temps, écoutant nos questions, y répondant et nous invitant à réagir à ses réponses : un très beau moment de fraternité dans le service du peuple de Dieu, où nous avons touché du doigt ce qu’est le collège apostolique réuni autour de son chef.
Ensuite ont commencé les visites aux différents « dicastères », qui correspondent à peu près à ce que nous appelons les « ministères » dans un État. J’en cite quelques-uns : le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, les Congrégations pour les évêques, pour la doctrine de la foi, pour l’éducation catholique, pour le culte divin, pour la nouvelle évangélisation, pour le clergé, pour les laïcs, la famille et la vie… Les mois précédents les visites, chaque diocèse avait envoyé un compte rendu sur la manière dont ces différentes dimensions de la vie de l’Église étaient vécues au plan local. La rencontre des dicastères nous a permis d’élargir notre regard aux dimensions de l’Église universelle.
Je voudrais mentionner aussi l’invitation à prendre un repas à l’ambassade de France près le Saint Siège. Avec l’ambassadrice, nous avons pu évoquer la vie de l’Église de France et mesurer le souci des pouvoirs publics qu’elle continue à être présente à Rome et dans les différents pays du monde. La laïcité vue de Rome n’a pas tout à fait les mêmes accents que dans notre hexagone !
Même si l’épidémie de coronavirus a quelque peu écourté notre séjour, nous rentrerons confortés dans la foi et heureux de ce beau moment de la vie de l’Église.