VINCENT LAMBERT
Le nom de Vincent Lambert est bien connu. Il a reparu puis disparu à plusieurs reprises dans les media. On nous a expliqué que ses parents étaient, je cite, des « catholiques intégristes ». Le débat sur son cas est donc devenu un débat entre intégristes et progressistes, alors qu’il s’agit de tout autre chose : il s’agit de la vie d’un homme qu’on a décidé de faire mourir – et mourir de faim et de soif.
Cet homme, rappelle sa mère, « n’est pas en fin de vie, il est handicapé ». Le comité des personnes handicapées de l’ONU a demandé à la France de continuer à l’hydrater et à l’alimenter. Mais les médecins français en ont décidé autrement, et cette décision a été validée par le Conseil d’État : le sort de Vincent Lambert est donc scellé. Sa mère continue pourtant à espérer pouvoir sauver son fils : dans ce but, elle se rendra dimanche prochain à 15 heures devant l’hôpital de Reims pour supplier les médecins de revenir sur leur décision.
Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, dans un communiqué, dit d’abord sa prière pour Vincent, pour sa famille, pour le personnel soignant du CHU de Reims. Avec sagesse, il souligne que « ce qui a été vécu par Vincent Lambert est unique et ne devrait pas être transposé à d’autres cas » ; et aussi que « face à de telles situations, aucune décision humaine ne peut être assurée d’être parfaite, ni même d’être la meilleure ». Pourtant ajoute-t-il, « tout en saluant l’engagement des équipes du CHU de Reims, on peut s’étonner que M. Lambert n’ait pas été transféré dans une unité spécialisée dans l’accompagnement des patients en état végétatif ou pauci-relationnel ».
S’agit-il d’accompagner ou de faire mourir ?
C’est bien là, en effet, le cœur de la question : s’agit-il d’accompagner ou de faire mourir ? Je cite encore l’archevêque de Reims : « C’est l’honneur d’une société humaine que de ne pas laisser un de ses membres mourir de faim ou de soif et même de tout faire pour maintenir jusqu’au bout la prise en charge adaptée. Se permettre d’y renoncer parce qu’une telle prise en charge a un coût et parce qu’on jugerait inutile de laisser vivre la personne humaine concernée serait ruiner l’effort de notre civilisation. La grandeur de l’humanité consiste à considérer comme inaliénable et inviolable la dignité de ses membres, surtout des plus fragiles. »
À peine plus d’une semaine après la mort de Jean Vanier, il est important de ne pas l’oublier.