Retraites : quelques éléments de discernement
Le projet de réforme du régime des retraites fait beaucoup de remous en ce moment, même si tout le monde ou presque convient qu’il faut le réaliser. L’âge moyen de la retraite est chez nous à 62 ans, alors que chez nos voisins allemands il est à 67 ans, et nous avons 42 régimes différents contre un régime unique outre-Rhin.
Dans cet imbroglio, il est utile de se demander quel éclairage peut nous apporter la doctrine sociale de l’Église.
Je vous propose de nous arrêter sur trois points particulièrement importants :
Premièrement, la solidarité
On peut relever à ce propos que le principe de capitalisation repose sur l’intérêt individuel, alors que le principe de répartition qui prévalait jusqu’ici en appelle à la solidarité entre les générations, les actifs contribuant pour ceux qui ne le sont plus. On peut souhaiter aussi que les retraites ne se contentent pas de reproduire les inégalités de salaire de la vie active, mais que les plus modestes aient une retraite proportionnellement plus élevée que les plus nantis.
Deuxièmement, l’équité et pas seulement l’égalité
La justice demande de rendre à chacun ce qui lui est dû : c’est un principe d’égalité. L’équité, elle, va plus loin en cherchant à prendre en compte la situation des personnes – par exemple les différences d’espérance de vie liées à la plus ou moins grande pénibilité du travail. Les citoyens peuvent et doivent exiger des gouvernants que le principe d’équité soit effectivement mis en œuvre.
Troisièmement, l’attention aux situations familiales
La tendance à organiser les droits sociaux à partir des individus conduit à tenir moins compte des situations familiales : les personnes ayant fondé une famille et ayant élevé des enfants, par exemple, devraient pouvoir prétendre à des droits spécifiques.
Sur tous ces points doit prévaloir le souci du bien commun : le sujet des retraites concerne tout le monde. Il peut et doit donc être un lieu de recherche du bien commun et un ciment de fraternité entre les citoyens. Nous sommes encore loin du compte, mais courage : on va y arriver !