Qui est comme Dieu? — Diocèse de Blois

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Qui est comme Dieu?

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Chronique du 8 mars 2019

 

Il a 27 ans et il s’appelle Michaël : un nom biblique, le nom du chef des anges qui signifie « qui est comme Dieu ? »  À 20 ans, pour 300 euros et quelques médailles, il avait assassiné un ancien résistant. Converti à l’islam dit « radical », il a poignardé mardi dernier deux surveillants dans sa prison aux cris d’Allah ouakbar. Le lendemain, il a été maîtrisé par les forces spéciales du RAID, et sa compagne est morte avec l’enfant qu’elle portait. Même si les médias ne l’ont pas relevé, ce dénouement avait eu lieu le mercredi des Cendres – en ce jour où nous ne crions pas vers Dieu, mais où c’est lui qui crie vers nous, nous suppliant de revenir à Lui.

Pour Michaël Chiolo, on a fait un diagnostic : « grave trouble de la personnalité de type dyssocial ». Diagnostic médicalement fondé sans doute. Mais Dieu, quand il regarde ses créatures, ne fait pas de diagnostic. Il n’arrête jamais son regard sur ce que je suis maintenant, il regarde toujours en avant de moi vers le saint qu’il veut que je devienne.

Permettez-moi de formuler une hypothèse – ou plutôt une certitude : quoi qu’il en soit de ses troubles de la personnalité, Michaël Chiolo, cet enfant perdu, a cherché le sens de sa vie. Et ce sens, aucun de ceux qu’il a croisés sur son chemin n’a su l’aider à le découvrir. Seuls ont su lui parler de Dieu des fanatiques qui, croyant servir Dieu, se font complices de la mort.

"Nous pouvons beaucoup par la prière..."

 

Qu’y pouvons-nous ? Rien, sans doute. Absolument rien à vues humaines. Mais dans ces liens invisibles qui nous unissent les uns aux autres, et qui pour nous chrétiens s’appellent la communion des saints, nous pouvons beaucoup pour Michaël, pour sa malheureuse compagne, et pour ceux qui comme lui, enfants perdus de notre monde, se laissent griser par la mort et cherchent tous les moyens de mieux tuer en se tuant eux-mêmes. Nous pouvons beaucoup par la prière, nous pouvons beaucoup par la pénitence, nous pouvons beaucoup par la charité – ces trois piliers du Carême.

N'imaginons surtout pas qu’on ne vit le Carême que pour soi, pour une purification annuelle et une meilleure maîtrise de nos sens. Vivre le Carême, c’est rejoindre Celui qui a vécu pour nous tout ce qu’il avait à vivre en ce monde pour que nous soyons sauvés. C’est entrer dans ce mystère de solidarité par lequel le Christ a vaincu la mort et toutes les pulsions de mort qui trouvent des complicités en nous.

 

 

 

 

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