Le secret de la confession — Diocèse de Blois

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Le secret de la confession

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Chronique du 5 juillet 2019

« Mai, niente, a nessuno » : ces trois mots italiens qui signifient « jamais, rien, à personne » sont gravés pour toujours dans ma mémoire. C’est par ces trois mots que le professeur jésuite qui nous faisait le cours sur le sacrement de pénitence à l’Université grégorienne de Rome résumait le secret de la confession : ne jamais rien dire à personne. Ces trois mots consonnaient parfaitement avec ce que, tout petit, j’avais appris au catéchisme, même si c’était formulé différemment : « Mes enfants, nous disait monsieur le curé, jamais le prêtre auquel vous vous confessez ne redira ce que vous lui avez dit. Jamais, vous m’entendez ? Même si on voulait le lui faire dire sous la torture : il préfèrerait mourir ! » « Mai, niente, a nessuno » : « jamais, rien, à personne ».

Le 1er juillet dernier, une note approuvée par le Pape a rappelé cette évidence. Chacun se souvient du film d’Hitchcock La loi du silence, qui traite de ce sujet sous la forme d’une passionnante intrigue policière. À l’époque, c’est-à-dire dans les années 50, personne, croyant ou non, n’aurait songé à remettre en question l’évidence dont je parle. Une évidence qui fait qu’en France le secret de la confession demeure protégé juridiquement par la loi sur le secret professionnel.

Quelle est cette évidence ? Elle est très simple, et la voici : ou bien le secret de la confession est absolu, ou bien il n’est pas.  La relation du pénitent au confesseur est une relation de confiance absolue, parce que le pénitent sait qu’à travers le confesseur c’est à Dieu lui-même qu’il adresse ses aveux.

Dans une société où seul le relativisme a droit de cité, on comprend que pareil rappel d’une loi absolue puisse être qualifié de « formaliste » ou de « contraire à la transparence », ou au minimum de « théorique » ou de « hors contexte ». On a un peu plus de mal à comprendre qu’un organe de presse qui se dit catholique reprenne ce vocabulaire à son compte. C’est pourquoi je souhaite aux journalistes de La Croix de profiter des vacances pour aller se confesser : à moins que leur confession soit purement « formaliste », je gage qu’ils attendront tout naturellement du confesseur que leurs aveux soient reçus… sous le sceau du secret.

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