La clef de l'histoire — Diocèse de Blois

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La clef de l'histoire

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Chronique du 4 octobre 2019

Ce jeudi 3 octobre était chez nous en France un jour comme les autres. Mais de l’autre côté du Rhin c’était la fête nationale, appelée « Jour de l’unité allemande ».

Il y aura bientôt trente ans, par une froide journée de novembre, le régime est-allemand à bout de souffle signait sa propre disparition en ouvrant le « mur de la honte » érigé vingt-huit ans plus tôt, au mois d’août 1961 à Berlin. Je me souviens avoir pleuré en écoutant la radio, comme j’avais pleuré en 1977 en écoutant le récit de l’arrivée de Sadate à Jérusalem.

Dans les deux cas, l’histoire prenait la politique de court. Dans les deux cas, des hommes révélaient leur capacité d’être prophètes. Poussant du coude les histrions grimaçants qui jouent leurs pantomimes sur le devant de la scène, ils posaient un geste ou disaient un mot qui changeait le cours de l’histoire humaine.

Même les terribles désillusions qui ne pouvaient pas manquer de s’ensuivre montraient à quel point ces moments étaient grands. Ils étaient à la mesure sans mesure de la soif de liberté et de fraternité éprouvée par les hommes, mais souvent trop grands pour le cœur de ceux qui éprouvaient cette soif et qui, lorsqu’elle recevait enfin une réponse, préféraient se contenter de la sécurité de la soupe et du toit.

Pourtant, si l’on ne peut se reporter à ces événements sans être saisi de la même émotion trente ou quarante ans plus tard, c’est parce qu’ils nous rappellent que les turlupins et les tyrans ne détiennent pas la clef de l’histoire, et que Dieu peut les balayer d’un simple souffle de sa bouche, comme il l’a fait le jour où il a adressé la parole à la jeune fille de Nazareth. N’est-ce pas quelque chose de cette certitude enfouie qui se manifestait tout récemment dans notre pays lorsque des foules se pressaient pour saluer la dépouille d’un de ses anciens dirigeants ?

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