En direct de Lourdes
Cette semaine se tient à Lourdes l’assemblée plénière des évêques de France. Il en va de même chaque année début novembre et à la fin du mois de mars. Mais cette fois, les deux premières journées ont été très innovantes. Elles l’ont été par leur sujet d’abord : nous avions décidé de travailler sur une thématique à laquelle personne, croyant ou non, ne peut échapper, à savoir la transition écologique. Et tout en étant convaincus que la foi chrétienne avait des choses tout à fait spécifiques à dire sur un pareil sujet, nous avions demandé à des intervenants venus d’horizons très différents de nous parler de leur engagement pour la sauvegarde de la création et pour les nouveaux modes de vie indispensables dans ce but.
Mais le début de notre assemblée a été également nouveau par son caractère synodal. Le mot « synode » signifie un chemin parcouru ensemble : pour concrétiser ce chemin, il avait été décidé que chaque évêque viendrait à Lourdes accompagné de deux personnes de son diocèse qui participeraient à ses côtés aux interventions et aux débats. Nous étions dont plus de trois cents participants au lieu des cent habituels, et le grand hémicycle de l’assemblée avait peine à nous contenir tous. Mais nous sommes parvenus à y tenir, avant de nous répartir dans différentes salles pour les ateliers qui faisaient suite aux interventions du matin.
Ce qui m’a particulièrement frappé était la qualité de l’écoute et l’attention à ne pas absolutiser son point de vue. Pas d’écologie sans fraternité, c’est aussi une leçon de ces deux journées. Ou encore, selon l’expression d’un intervenant, « plus de liens que de biens ».
Un autre grand moment a été la veillée de méditation et de prière qui nous a été offerte le premier soir, avec des images impressionnantes tirés de Yann Artus Bertrand et du film de Wim Wenders sur le pape François, mais aussi de très beaux chants exaltant un regard contemplatif sur le monde et des intentions de prière qui nous auront tous marqués. « Merci, pardon, s’il te plaît » : ces trois mots de la tradition spirituelle inspirée de saint Ignace pourraient être trois manières de résumer notre rapport à la création reçue de Dieu, blessée par l’homme, mais à partir de laquelle, pour laquelle et dans laquelle nous pouvons implorer un salut.
Et maintenant que va-t-il se passer dans nos diocèses ? C’est à chacun d’entre eux qu’il revient de répondre à cette question.