Attention aux pompiers pyromanes
ATTENTION AUX POMPIERS PYROMANES
« Le bureau de l’Association des maires de France a rappelé l’esprit de responsabilité qui anime les maires dans les circonstances actuelles » : voilà ce qu’on pouvait lire sur le site des Maires de France après cinq semaines de mobilisation du mouvement des « gilets jaunes ».
Or ce mercredi 9 janvier, André Laignel, vice-président de l’Association, déclarait à propos du grand débat national annoncé par le gouvernement : « Les maires de France ne se sentent en aucun cas engagés par ce débat et ne sauraient être à quelque niveau que ce soit co-organisateurs ».
Pourquoi cette sortie du maire socialiste d’Issoudun ? Parce que, toujours selon lui, la collaboration des maires aurait pour résultat « d’associer les élus locaux à l’échec gouvernemental ». Et d’ajouter : « L’État essaie de se défausser, c’est son affaire, mais nous n’avons aucune raison d’être les supplétifs de l’État. »
Si j’ai bien compris – mais je n’en suis pas sûr, tant les choses sont embrouillées – ce qui est demandé aux mairies n’est pas d’organiser, mais seulement d’accueillir des débats. Elles ne seront pas seules, puisque, selon la présentation officielle, « chacun peut organiser un débat, que ce soit à l’échelle du quartier, du village ou de la région. » C’est ainsi que les évêques de France ont appelé toutes les paroisses à ouvrir leurs portes à ceux qui veulent réfléchir ensemble, et tous les fidèles à inviter largement autour d’eux sans distinction entre croyants et non-croyants.
Dans la situation où nous sommes, le débat n’est pas un luxe ou une manœuvre politicienne, c’est la plus urgente des nécessités. Ou bien nous discutons ensemble avec la volonté d’aboutir, ou bien nous allons droit dans le mur. À force de repousser sine die toutes les décisions qui fâchent, notre pays est devenu un pays de l’Europe du Sud, et cela n’a rien à voir avec le changement climatique : sait-on par exemple que le dernier budget équilibré de la France date de… 1971 ?
Dans ces conditions, comment devrait-on qualifier ceux qui pratiqueraint la politique du pire en se disant que plus l’État s’enfoncera, mieux cela vaudra, et en espérant tirer ainsi leurs marrons du feu ? Je vais vous le dire tout cru : ce seraient des irresponsables et des malfaiteurs.