Une autre manière de mourir
Une autre manière de mourir
Le sacrifice héroïque d’Arnaud Beltrame aura-t-il un effet sur les terroristes ? À vues humaines, rien n’est moins sûr. Pourtant, son geste leur enseigne, au-delà des paroles, une autre manière de mourir.
Le mot « martyr », honteusement dévoyé par les islamistes pour en faire un terme mensonger désignant le fait de se tuer pour mieux tuer, ce mot, comme on le sait, signifie « témoin ». Témoin de quoi, de qui ? Du Christ, assurément : il est, lui, le premier témoin d’une attitude qui consiste non seulement à refuser de tuer, mais à donner sa vie pour ceux-là mêmes qui vous tuent : « Mon Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23, 34). Ces paroles retentissent à jamais dans la profondeur des siècles, et nous disent que l’humanité vaut mieux, infiniment mieux que ce qu’elle pense parfois d’elle-même, surtout lorsqu’elle se comporte de manière inhumaine.
Dans la première épître à Timothée, saint Paul fait l’éloge du Christ Jésus comme du modèle de tout martyr, et il exhorte Timothée à suivre son exemple : « Je t'en prie devant Dieu qui donne la vie à toutes choses et devant le Christ Jésus qui, sous Ponce Pilate, a rendu son beau témoignage, garde le commandement sans tache et sans reproche, jusqu'à l'Apparition de notre Seigneur Jésus Christ. » (1 Timothée 6, 13-14) Le Christ est mort, non seulement sans répondre à la violence par la violence, mais en donnant sa vie pour ceux qui lui donnaient la mort. Et c’est pour cette raison qu’il est ressuscité : comment le Dieu de vie aurait-il pu laisser dans la mort Celui qui a rendu un tel témoignage ?
Belle et sainte fête de Pâques à tous, et demandons la grâce d’être des témoins du Dieu de vie. Pas nécessairement en étant des héros, mais sûrement en devenant des saints.