Chronique du 12 mai 2017

LE CIEL S’EST PENCHÉ VERS LA TERRE

Jean-Paul II aimait à souligner que le vingtième siècle avait été un siècle de martyrs. Il a été aussi, comme le dix-neuvième, un siècle où le Ciel s’est penché vers la terre à travers de multiples apparitions mariales. Nous commémorons cette année le centenaire d’une des plus connues, celle de Fatima. La première, et en un sens la plus importante, était le 13 mai 1917.

Le mot « apparition » n’est sans doute pas le meilleur. Il vaudrait mieux, de mon point de vue, parler de « manifestations » de la Vierge Marie. En elle, c’est tout le monde de Dieu qui se manifeste à nous comme un monde que le nôtre intéresse, et dont il accompagne les tribulations.
« Ah ! si tu déchirais les cieux et si tu descendais ! Les montagnes fondraient devant toi ! » s’exclamait le prophète Isaïe.

Or nous savons que dans l’incarnation de son Fils, Dieu a déchiré les cieux de manière définitive, et les a ouverts au désir des hommes, afin qu’il  puisse enfin être comblé. Ce désir, qu’aucune idôlatrie et aucune désespérance n’ont jamais réussi à éteindre, n’est autre que le désir du Ciel. Cette expression peut faire sourire les esprits forts : elle n’en correspond pas moins à la réalité.

Ce qui entrave ce désir jusqu’à l’éteindre, c’est la lèpre du péché ; mais ce sont aussi les malheurs de toute espèce qui rongent notre existence et qui nous font douter de Dieu. Et c’est là que les manifestations de la Vierge Marie sont tout à fait bouleversantes, car elles surviennent souvent sur les lieux des conflits les plus terribles et des haines les plus inexpiables. Sans cesse, nous sommes renvoyés aux paroles que Dieu adressa à Moïse dans le Buisson ardent : « J’ai vu, oui j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte ; je connais ses angoisses ; je suis descendu pour le faire monter. »

Vierge Marie, vous qui personnifiez le regard du Ciel vers la terre, priez pour nous.