La Madeleine repentante a retrouvé l’église Saint-Nicolas
Statue monumentale du XVIIᵉ siècle, la Madeleine repentante qui provenait à l’origine du couvent des Carmélites, a retrouvé l’église Saint-Nicolas après plus de quatre années de restauration.
La statue, classée monument historique en octobre 1972, se trouvait dans la partie gauche de l’abbatiale. Elle représente une femme semi allongée ayant près d’elle un vase à aromates ouvert. « La Madeleine repentante rassemble toutes les Madeleine de l’Évangile, la prostituée et la sainte femme, explique le père Sébastien Neuville, curé de la paroisse de Blois rive droite. La raison de cette statue était la conversion par l’exemple ». Abîmée par le temps, l’humidité et le sel, la sculpture faisait partie des priorités de restauration de la Ville de Blois puisque, depuis la loi de séparation des Églises et de l’État, l’entretien des églises revient aux communes. En mars 2015, la Madeleine repentante avait été transportée à Tours, dans l’atelier de Delphine Bienvenut, jeune restauratrice, qui après avoir procédé au dessalement et restauré la pierre, a constaté la présence d’une polychromie sous la couche de blanc qui recouvrait la statue. Si le nez, très détérioré, a été refait, le bras qui à l’origine tenait une tête de mort, aujourd’hui disparue, a été laissé en l’état. Un travail très technique et très long qui demandé un financement complémentaire, soit le double du montant initial. La restauration a restitué la polychromie d’origine estimée entre 1620 et 1630.
La Madeleine est désormais dans la travée de droite de l’église. Un nouveau socle a été réalisé. L’œuvre, protégée par une ferronnerie, bénéficie de la mise en lumière de la travée.
Lors de la réception de la restauration, Marc Gricourt, maire de Blois, a dit sa joie de voir la statue revenue et a tenu à remercier les financeurs de cette opération dont le budget total s’est élevé à 42 105 € HT, la participation de la DRAC – Direction régionale des Affaires culturelles – étant de 15 805 € HT. La Ville de Blois a pris en charge le financement restant. L’association des Amis du vieux Blois et l’entreprise Lefèvre, qui s’étaient mobilisés lors des Journées européennes du patrimoine, avaient récoltés plusieurs centaines d’euros qui ont permis de contribuer à cette restauration.
« C’est un moment important pour la DRAC, souligne Fabrice Morio, son directeur. On relève soixante objets mobiliers dans la ville ; 20% d’entre eux sont inscrits et 40 % sont classés. Il s’agit de valoriser les lieux pour inciter à la visite ».
Les nombreux touristes qui visitent l’église Saint-Nicolas pourront désormais admirer la Madeleine repentante qui a retrouvé ses couleurs.
Marie-Annick Pellé
© Photo: Marie-Annick Pellé