7ème dimanche de Pâques C - Ascension C - 28 mai 2022 — Diocèse de Blois

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7ème dimanche de Pâques C - Ascension C - 28 mai 2022

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Première lecture (Ac 7, 55-60)

En ces jours-là, Étienne était en face de ses accusateurs. Rempli de l’Esprit Saint, il fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui, l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » Puis, se mettant à genoux, il s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort.

– Parole du Seigneur. 

 

Psaume (Ps  96 (97), 1-2b, 6.7c, 9)

Le Seigneur est roi ! Exulte la terre ! Joie pour les îles sans nombre ! justice et droit sont l’appui de son trône. Les cieux ont proclamé sa justice, et tous les peuples ont vu sa gloire. À genoux devant lui, tous les dieux ! Tu es, Seigneur, le Très-Haut sur toute la terre : tu domines de haut tous les dieux. 

 

Deuxième lecture (Ap 22, 12-14.16-17.20)

Moi, Jean, j’ai entendu une voix qui me disait : « Voici que je viens sans tarder, et j’apporte avec moi le salaire que je vais donner à chacun selon ce qu’il a fait. Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs vêtements : ils auront droit d’accès à l’arbre de la vie et, par les portes, ils entreront dans la ville. Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange vous apporter ce témoignage au sujet des Églises. Moi, je suis le rejeton, le descendant de David, l’étoile resplendissante du matin. » L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! » Celui qui entend, qu’il dise : « Viens ! » Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement. Et celui qui donne ce témoignage déclare : « Oui, je viens sans tarder. » – Amen ! Viens, Seigneur Jésus !

– Parole du Seigneur. 

 

Évangile (Jn 17, 20-26)

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

– Acclamons la Parole de Dieu. 

 

Contempler et témoigner par sa vie de la Gloire de Jésus.

Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. Voici ce que dit Etienne, lors de son martyre. Il répond ainsi à la prière de Jésus dans l’évangile de Jean : « Qu’ils contemplent ma Gloire » et cette Gloire nous est même décrite dans le dernier chapitre de l’Apocalypse, dernières paroles de notre Ecriture.

Nos trois lectures de ce jour ont donc une même action en commun : la contemplation. Au terme du temps Pascal et avant de recevoir l’Esprit Saint, il nous est demandé de contempler Jésus en Gloire. Mais que signifie contempler et pourquoi contempler ?

 

I/ Vivre pour contempler.

La contemplation n’est pas une fuite de la réalité, bien au contraire. Il faut vivre pleinement sa vie, accomplir sa vie, pour contempler.

La contemplation de la Gloire de Dieu se situe à la fin de la Bible, dans les derniers chapitres de l’Apocalypse. Etienne contemple cette Gloire au terme de sa vie terrestre. La contemplation est l’aboutissement de sa vie, elle se nourrit de tout ce qui la constitue, la mort, la souffrance, les joies, les peines, les rires et les larmes de tout homme. C’est dans notre vie que Dieu vient nous rencontrer et que nous avons à le contempler. Il n’est qu’à lire l’Apocalypse de Jean. Bien souvent les chrétiens disent que l’Apocalypse est incompréhensible, que les images sont étranges et obscures. Ils ne font que révéler qu’ils n’ont pas lu les Ecritures. Le simple passage sur la Gloire de Dieu que nous avons entendu est plein de références à la vie de l’homme avec Dieu dans toute l’écriture

L’Apocalypse contemple Jésus, vrai homme par la descendance de David (en saint Joseph), vrai Dieu qui était là depuis la création du monde (l’alpha et le commencement, l’arbre de la vie et l’eau de la création dans la Gn), vrai Dieu qui sera là à la fin des temps (l’oméga et la fin), Jésus Messie (Etoile resplendissante du matin), Jésus vrai serviteur (5ème chant du serviteur en Is 55 : l’eau gratuite), Jésus époux et épouse (cf. le prophète Osée 1-3). L’Apocalypse nous invite donc à relire les Ecritures (l’Ancien Testament et le NT) pour y découvrir le Jésus que nous devons contempler. De même, Bernadette à Lourdes, les bergers de Fatima contemplent Marie au cœur de leur vie de tous les jours. Ils n’ont rien fait d’extraordinaire, ni d’étonnant. Ils ont gardés le troupeau et ils ont prié. La contemplation et la rencontre se font au cœur de notre vie de chaque jour.

 

II/ Contempler pour témoigner.

Nous avons donc à contempler Jésus, accomplissement des Ecritures, monté au ciel et qui trône à la droite du Père, celui qui reviendra à la fin des temps et que nous avons à appeler en disant : « Viens ».

Mais, comme à l’Ascension, il ne s’agit pas de rester là à regarder le ciel et oublier la terre, bien au contraire, il faut contempler pour témoigner. C’est le sens même du mot martyr. C’est ce que fait Etienne en s’identifiant à la passion du Christ et en employant les paroles mêmes de Jésus sur la croix. C’est ce que nous devons faire dans l’apocalypse : témoigner devant tout homme. C’est ce que l’évangile nous invite à accomplir : témoigner pour que le monde croie à la divinité de Jésus, en ne faisant qu’un avec lui et avec nos frères. La contemplation mène à l’action et au témoignage, elle n’est pas repli sur soi mais ouverture au monde. De même les bergers sont invités à témoigner auprès du monde du message de la vierge à Lourdes et à Fatima, pas à le garder pour eux.

 

III/ Témoigner par l’unité.

Et le plus beau et presque le seul des témoignages que l’on puisse faire c’est l’unité dans l’amour : « Que tous ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. » Et c’est là que l’on s’aperçoit que l’on manque encore beaucoup de contemplation et de compréhension de qui est Jésus. Car l’unité des chrétiens, même si elle progresse, reste encore bien loin de ce à quoi nous sommes invités : l’unité du Père et du Fils dans l’amour.

Marie est la première à avoir contemplé le verbe fait chair, à avoir assisté au mystère du salut à l’œuvre en son fils. Marie nous invite à ne pas désespérer sur le chemin de l’unité, mais à continuer à tisser entre nous les liens d’amour qui sont le seul témoignage crédible de ce que nous contemplons et croyons.

P. Damien Stampers.