1er dimanche de carême A - 1er mars 2020
Première lecture (Jl 2, 12-18)
Maintenant – oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et laisser derrière lui sa bénédiction : alors, vous pourrez présenter offrandes et libations au Seigneur votre Dieu. Sonnez du cor dans Sion : prescrivez un jeûne sacré, annoncez une fête solennelle, réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons ! Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre ! Entre le portail et l’autel, les prêtres, serviteurs du Seigneur, iront pleurer et diront : « Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n’expose pas ceux qui t’appartiennent à l’insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu’on dise : “Où donc est leur Dieu ?” » Et le Seigneur s’est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple. – Parole du Seigneur.
Psaume (Ps 50, 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.17)
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi. Contre toi, et toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait. Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint. Rends-moi la joie d'être sauvé ; que l'esprit généreux me soutienne. Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.
Deuxième lecture (2 Co 5, 20 – 6, 2)
Frères, nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu. En tant que coopérateurs de Dieu, nous vous exhortons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui. Car il dit dans l’Écriture : Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut. – Parole du Seigneur.
Évangile (Mt 6,1-6.16-18)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. » – Acclamons la Parole de Dieu.
Carême, temps d’espérance.
Le mercredi des cendres marque le début d’un temps central de toute vie chrétienne : un temps qui commence aujourd’hui, culminera avec la semaine sainte et les fêtes de Pâques et s’achèvera à la Pentecôte. Ce temps dure une centaine de jours et il constitue le cœur de notre foi, ce temps nous invite comme le dit le Pape François dans son exhortation apostolique à redécouvrir « La joie de l’Evangile ». Retrouver la joie de l’évangile, c’est justement entrer dans le mystère du salut tel qu’il s’offre à nous et chaque étape est importante.
I/ Le temps du carême, le temps de la conversion.
Le temps du carême est un temps où je fais l’expérience nécessaire et fondamentale que j’ai besoin de Dieu dans ma vie. Par le jeûne, l’aumône et la prière, je prends conscience que j’utilise mal la liberté que Dieu m’a donnée en partage et à laquelle il m’appelle. Le jeûne me permet de prendre conscience de tous les esclavages dans lesquels je me suis enfermé, parfois sans m’en rendre compte : face à l’argent, à la nourriture, mes addictions, mon travail, ma famille, mon affectivité, j’ai besoin de prendre du recul et de toucher du doigt combien je ne suis pas aussi libre que je le pensais. L’aumône, par le partage, m’oblige à sortir de moi-même pour m’ouvrir au prochain, à l’autre qui a besoin de moi et de mon aide. L’aumône me rappelle la dimension communautaire de ma foi et que le salut se réalise en communion avec mes frères et sœurs. La prière enfin, m’oblige à reconnaître mes limites et à me tourner vers le seul qui peut me sauver et me rendre ma dignité d’homme. C’est la prière du psaume 50, c’est la prière de l’homme pécheur qui s’en remet à la miséricorde de Dieu.
II/ Le temps de Pâques, le temps de l‘accueil du salut.
Parce que j’ai pris le temps de reconnaître durant le carême que j’avais besoin d’être sauvé et de retrouver la liberté des enfants de Dieu à laquelle je suis appelé par mon baptême, je peux entrer dans la semaine sainte et mourir avec le Christ sur la croix à mon péché pour accueillir sa vie et son salut dans sa résurrection. Le triduum pascal ne se vit bien que si le temps du carême a été fructueux et m’a permis de reconnaître que j’avais besoin d’être sauvé et de ressusciter avec le Christ. Comment accueillir la résurrection dans ma vie si je n’ai pas auparavant pris conscience que j’avais besoin de ressusciter ?
III/ Le temps pascal, le temps de l’intériorisation.
Le temps pascal qui suit Pâques est le temps de l’intériorisation, celui où passé avec le Christ à travers la mort et ressuscité avec lui, je prends conscience de la merveille qu’il réalise en moi et que je suis fait pour la vie et non pour la mort. C’est le temps de la joie de l’évangile. Mais la joie de l’évangile ne peut devenir une réalité concrète que parce que je suis passé par les autres étapes du chemin de la foi : se convertir en reconnaissant ses limites et son péché, mourir à son péché pour accueillir la vie et ensuite laisser cette vie produire son œuvre en nous. Tout cela ne se fait pas à coup de volonté et d’efforts surhumains, cela s’accomplit dans l’abandon et dans l’espérance. L’espérance est la vertu qui doit nous accompagner durant ces 100 prochains jours, elle doit nourrir et guider notre foi et notre charité pour aller au cœur de cette joie de l’évangile qui constitue le cœur de notre foi et notre raison d’être.
Que ce temps de carême qui commence soit un temps de rencontre de l’espérance qui nous aide à affronter nos limites et nos faiblesses pour les offrir à celui qui vient nous en libérer.
P. Damien Stampers
Carême 1-A
Première lecture (Jl 2, 12-18)
Maintenant – oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et laisser derrière lui sa bénédiction : alors, vous pourrez présenter offrandes et libations au Seigneur votre Dieu. Sonnez du cor dans Sion : prescrivez un jeûne sacré, annoncez une fête solennelle, réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons ! Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre ! Entre le portail et l’autel, les prêtres, serviteurs du Seigneur, iront pleurer et diront : « Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n’expose pas ceux qui t’appartiennent à l’insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu’on dise : “Où donc est leur Dieu ?” » Et le Seigneur s’est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple. – Parole du Seigneur.
Psaume (Ps 50, 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.17)
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi. Contre toi, et toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait. Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint. Rends-moi la joie d'être sauvé ; que l'esprit généreux me soutienne. Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.
Deuxième lecture (2 Co 5, 20 – 6, 2)
Frères, nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu. En tant que coopérateurs de Dieu, nous vous exhortons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui. Car il dit dans l’Écriture : Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut. – Parole du Seigneur.
Évangile (Mt 6,1-6.16-18)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. » – Acclamons la Parole de Dieu.
Carême, temps d’espérance.
Le mercredi des cendres marque le début d’un temps central de toute vie chrétienne : un temps qui commence aujourd’hui, culminera avec la semaine sainte et les fêtes de Pâques et s’achèvera à la Pentecôte. Ce temps dure une centaine de jours et il constitue le cœur de notre foi, ce temps nous invite comme le dit le Pape François dans son exhortation apostolique à redécouvrir « La joie de l’Evangile ». Retrouver la joie de l’évangile, c’est justement entrer dans le mystère du salut tel qu’il s’offre à nous et chaque étape est importante.
I/ Le temps du carême, le temps de la conversion.
Le temps du carême est un temps où je fais l’expérience nécessaire et fondamentale que j’ai besoin de Dieu dans ma vie. Par le jeûne, l’aumône et la prière, je prends conscience que j’utilise mal la liberté que Dieu m’a donnée en partage et à laquelle il m’appelle. Le jeûne me permet de prendre conscience de tous les esclavages dans lesquels je me suis enfermé, parfois sans m’en rendre compte : face à l’argent, à la nourriture, mes addictions, mon travail, ma famille, mon affectivité, j’ai besoin de prendre du recul et de toucher du doigt combien je ne suis pas aussi libre que je le pensais. L’aumône, par le partage, m’oblige à sortir de moi-même pour m’ouvrir au prochain, à l’autre qui a besoin de moi et de mon aide. L’aumône me rappelle la dimension communautaire de ma foi et que le salut se réalise en communion avec mes frères et sœurs. La prière enfin, m’oblige à reconnaître mes limites et à me tourner vers le seul qui peut me sauver et me rendre ma dignité d’homme. C’est la prière du psaume 50, c’est la prière de l’homme pécheur qui s’en remet à la miséricorde de Dieu.
II/ Le temps de Pâques, le temps de l‘accueil du salut.
Parce que j’ai pris le temps de reconnaître durant le carême que j’avais besoin d’être sauvé et de retrouver la liberté des enfants de Dieu à laquelle je suis appelé par mon baptême, je peux entrer dans la semaine sainte et mourir avec le Christ sur la croix à mon péché pour accueillir sa vie et son salut dans sa résurrection. Le triduum pascal ne se vit bien que si le temps du carême a été fructueux et m’a permis de reconnaître que j’avais besoin d’être sauvé et de ressusciter avec le Christ. Comment accueillir la résurrection dans ma vie si je n’ai pas auparavant pris conscience que j’avais besoin de ressusciter ?
III/ Le temps pascal, le temps de l’intériorisation.
Le temps pascal qui suit Pâques est le temps de l’intériorisation, celui où passé avec le Christ à travers la mort et ressuscité avec lui, je prends conscience de la merveille qu’il réalise en moi et que je suis fait pour la vie et non pour la mort. C’est le temps de la joie de l’évangile. Mais la joie de l’évangile ne peut devenir une réalité concrète que parce que je suis passé par les autres étapes du chemin de la foi : se convertir en reconnaissant ses limites et son péché, mourir à son péché pour accueillir la vie et ensuite laisser cette vie produire son œuvre en nous. Tout cela ne se fait pas à coup de volonté et d’efforts surhumains, cela s’accomplit dans l’abandon et dans l’espérance. L’espérance est la vertu qui doit nous accompagner durant ces 100 prochains jours, elle doit nourrir et guider notre foi et notre charité pour aller au cœur de cette joie de l’évangile qui constitue le cœur de notre foi et notre raison d’être.
Que ce temps de carême qui commence soit un temps de rencontre de l’espérance qui nous aide à affronter nos limites et nos faiblesses pour les offrir à celui qui vient nous en libérer.
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