7e dimanche de Pâques C - 2 juin 2019
Première lecture (Ac 7, 55-60)
En ces jours-là, Étienne était en face de ses accusateurs. Rempli de l’Esprit Saint, il fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui, l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » Puis, se mettant à genoux, il s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort. – Parole du Seigneur.
Psaume (Ps 96 (97), 1-2b, 6.7c, 9)
Le Seigneur est roi ! Exulte la terre ! Joie pour les îles sans nombre ! justice et droit sont l’appui de son trône. Les cieux ont proclamé sa justice, et tous les peuples ont vu sa gloire. À genoux devant lui, tous les dieux ! Tu es, Seigneur, le Très-Haut sur toute la terre : tu domines de haut tous les dieux.
Deuxième lecture (Ap 22, 12-14.16-17.20)
Moi, Jean, j’ai entendu une voix qui me disait : « Voici que je viens sans tarder, et j’apporte avec moi le salaire que je vais donner à chacun selon ce qu’il a fait. Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs vêtements : ils auront droit d’accès à l’arbre de la vie et, par les portes, ils entreront dans la ville. Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange vous apporter ce témoignage au sujet des Églises. Moi, je suis le rejeton, le descendant de David, l’étoile resplendissante du matin. » L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! » Celui qui entend, qu’il dise : « Viens ! » Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement. Et celui qui donne ce témoignage déclare : « Oui, je viens sans tarder. » – Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! – Parole du Seigneur.
Évangile (Jn 17, 20-26)
En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. » – Acclamons la Parole de Dieu.
Commentaire
Contempler la Gloire de Jésus.
Nos trois lectures de ce jour ont une même action en commun : la contemplation. Etienne contemple les cieux ouverts, Jean dans l’Apocalypse voit Jésus en Gloire, cette même Gloire dont Jésus parle dans sa prière en Jean 17. Nous arrivons au terme du temps Pascal et avant de recevoir l’Esprit Saint, il nous est demandé de contempler Jésus en Gloire. Mais qui est ce Jésus que nous devons contempler et pourquoi ?
I/ Comprendre pour contempler.
Nos trois textes ne contemplent pas exactement la même chose : Etienne contemple Jésus, le Fils de l’homme, le Jean de l’Apocalypse contemple Jésus, le rejeton de David, l’alpha et l’oméga, Jésus dans l’évangile de Jean demande à le contempler en Gloire à travers ses disciples.
Etienne se réfère au livre de Daniel, à la venue du Fils de l’homme, le messie sauveur qui viendra à la fin des temps. L’Apocalypse contemple Jésus, vrai homme par la descendance de David (et saint Joseph), vrai Dieu qui était là depuis la création du monde (l’alpha et le commencement, l’arbre de la vie de la Gn), vrai Dieu qui sera là à la fin des temps (l’oméga et la fin), Jésus Messie (Etoile resplendissante du matin), Jésus vrai serviteur (5ème chant du serviteur en Is 55 : l’eau gratuite), Jésus époux et épouse (cf. le prophète Osée). L’Apocalypse nous invite donc à relire les Ecritures (l’Ancien Testament) pour y découvrir le Jésus que nous devons contempler. Par contre Jésus dans l’évangile de Jean est celui qui présent dès la création fait le lien avec son Père. Le Jésus de l’évangile que nous devons contempler est le Fils qui conduit au Père et qui est visible aux yeux du monde par l’unité de ses disciples.
II/ Contempler pour témoigner.
Nous avons donc à contempler Jésus, accomplissement des Ecritures, monté au ciel et qui trône à la droite du Père, celui qui reviendra à la fin des temps et que nous avons à appeler en disant : « Viens ».
Mais, il ne s’agit pas de rester là à regarder le ciel et oublier la terre, bien au contraire, il faut contempler pour témoigner. C’est ce que fait Etienne en s’identifiant à la passion du Christ et en employant les paroles mêmes de Jésus sur la croix. C’est ce que nous devons faire dans l’apocalypse : témoigner devant tout homme. C’est ce que l’évangile nous invite à accomplir : témoigner pour que le monde croie à la divinité de Jésus. La contemplation mène à l’action et au témoignage, elle n’est pas repli sur soi mais ouverture au monde.
III/ Témoigner par l’unité.
Et le plus beau et presque le seul des témoignages que l’on puisse faire c’est l’unité dans l’amour : « Que tous ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. » Et c’est là que l’on s’aperçoit que l’on manque encore beaucoup de contemplation et de compréhension de qui est Jésus. Car l’unité des chrétiens, même si elle progresse, reste encore bien loin de ce à quoi nous sommes invités : l’unité du Père et du Fils.
Ce serait presque décourageant de se dire que nous en sommes encore bien loin et que notre témoignage est bien pauvre et bien faible. Mais, nous avons à y croire et à continuer à bâtir jour après jour une unité fondée sur l’amour du frère. C’est là que nous avons à entendre et écouter le message de Marie à Fatima ou à Lourdes : un appel à aimer et à l’unité. Marie est la première à avoir contemplé le verbe fait chair, à avoir assisté au mystère du salut à l’œuvre en son fils. Marie nous invite à ne pas désespérer sur le chemin de l’unité, mais à continuer à tisser entre nous les liens d’amour qui sont le seul témoignage crédible de ce que nous contemplons et croyons.
P. Damien Stampers.
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