Assomption de la Vierge Marie - 15 août 2018
Première lecture : Ap 12, 1-10
Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s’ouvrit, et l’arche de son Alliance apparut dans le Sanctuaire. Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs et la torture d’un enfantement. Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel, les précipita sur la terre. Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance. Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les conduisant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône, et la Femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place. Alors j’entendis dans le ciel une voix forte, qui proclamait : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! »
Commentaire :
Dans l’Ancien Testament, les prophètes ont souvent utilisé l’image de la femme ou de l’épouse pour parler du peuple de Dieu ou de Jérusalem auquel Dieu s’est lié pour toujours. L’auteur de l’Apocalypse reprend cette image. La femme qui enfante est couronnée de 12 étoiles : il s’agit donc du peuple de Dieu qui va enfanter le Messie. L’enfant mâle mis au monde est le Messie, fils de David puisqu’il est le berger des nations et puisque son sceptre de fer est un symbole royal. Le Dragon qui veut dévorer l’enfant représente toutes les forces de mort, les esprits mauvais, les ténèbres qui s’opposent au Messie. Après la naissance du fils et son enlèvement au ciel, la femme qui s’enfuit au désert est maintenant la figure du nouveau peuple de Dieu, l’Église qui subit encore l’assaut des forces du mal (persécutions, divisions) mais se trouve nourrie de la manne nouvelle, l’Eucharistie. Cette Église doit garder confiance puisque la victoire est déjà acquise par Jésus Christ même si elle n’est pas encore complètement accomplie sur terre.
Très tôt dans l’Église, la femme a été interprétée comme figure de la Vierge Marie. C’est en elle en effet que s’accomplit la naissance du Fils et elle est mère de l’Église. Certes cette lecture mariale ne vient qu’en sens second mais elle est bien en situation au jour de l’Assomption puisque nous contemplons en Marie bénéficiant pleinement de la gloire de son Fils notre propre avenir.
François Brossier
2ème lecture : 1 Co 15, 20-27a
Frères, le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. Car, la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie, mais chacun à son rang : en premier, le Christ, et ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance. Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort, car il a tout mis sous ses pieds.
Commentaire :
Paul a consacré tout le chapitre 15 de sa lettre aux Corinthiens à la foi en la résurrection. Cet extrait a été choisi pour rappeler que si Marie, corps et âme, partage pleinement la gloire de son Fils, ce n’est pas par ses mérites mais par la grâce de son Fils, le premier ressuscité d’entre les morts.
François Brossier
Evangile : Lc 1,39-56
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. » Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.
Commentaire :
Le récit de la Visitation dans l’évangile de Luc sert d’épilogue à la scène de l’Annonciation. Marie accomplit sans retard son premier devoir de disciple en allant partager avec Élisabeth la Bonne nouvelle. Jean-Baptiste, dans le sein de sa mère, inaugure son rôle d’annonciateur public de la venue du Messie. Quant à Élisabeth, sa double bénédiction révèle Marie à la fois comme la mère du Messie et comme celle qui a cru en la parole du Seigneur. Elle anticipe ainsi la parole de Jésus en Lc 11,27-28 : « Comme Jésus était en train de parler, une femme éleva la voix au milieu de la foule pour lui dire : “ Heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles, et qui t’a nourri de son lait ! ” Alors Jésus lui déclara : “ Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent ! ” »
Le cantique de Marie est composé à partir de thèmes scripturaires de l’Ancien Testament. Il reprend en particulier le cantique d’Anne en 1 S 2,1-10. Ayant appris que son fils serait le fils de David et le Fils de Dieu, elle y voit une bonne nouvelle pour les pauvres, les affligés et les affamés, et un renversement des riches, des repus et des satisfaits (cf. Lc 6,20-26).
François Brossier
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