3ème dimanche de l'Avent C - 16 novembre 2018
Première lecture (So 3, 14-18a)
Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur. Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête. » – Parole du Seigneur.
Cantique (Is 12, 2-3, 4bcde, 5-6)
Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ; il est pour moi le salut. Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut. « Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! » Redites-le : « Sublime est son nom ! » Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence, et toute la terre le sait. Jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
Deuxième lecture (Ph 4, 4-7)
Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. – Parole du Seigneur.
Évangile (Lc 3, 10-18)
En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. » Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle. – Acclamons la Parole de Dieu.
Commentaire :
La joie d’un salut incarné.
Il y a un contraste entre les premières lectures d’aujourd’hui et l’évangile.
Sophonie, Isaïe et Paul invitent à la joie, à se réjouir, à exulter, à éclater en ovations. Alors que la tonalité de l’évangile est plus contraignante : partager, être pacifique, respecter son prochain et passer au feu qui ne s’éteint pas.
Comme la semaine dernière, il y a deux mouvements qui doivent s’effectuer en même temps dans le cœur de l’homme qui accueille le salut de Dieu dans sa vie : le premier mouvement est celui de la joie, le second celui de la conversion.
La joie des épousailles, la joie du sauvé, la joie du justifié, la joie de celui à qui l’on rend sa dignité sont ce qui jailli d’un cœur brisé et broyé par l’injustice et la violence du monde. C’est le moment de la louange, le premier mouvement qui nous met en route.
Car, Sophonie nous dit aussi : « Il te renouvellera par son amour ». La joie ne peut se transformer en salut que si nous acceptons d’être renouvelés dans nos cœurs.
C’est ce que Jean Baptiste dit à ceux qui viennent vers lui. La louange et la joie du salut ne signifient rien si elles ne vont de pair avec une transformation radicale de nos façons de vivre : partager avec celui qui n’a rien, éviter la violence, respecter son prochain.
Jean Baptiste ne demande pas de changer d’état de vie mais simplement de renouveler, comme le disait Sophonie, notre mode de vie. Je reste soldat, publicain, mais je me comporte de manière droite et juste pour que ma joie demeure. Ma louange ne me fait pas monter au ciel, elle me demande de faire vivre le ciel sur terre, alors ma louange sera salvifique et transformera cette terre.
P. Damien Stampers.
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