25e dimanche B - 23 septembre 2018
1ère lecture : Sg 2, 12.17-20
Ceux qui méditent le mal se disent en eux-mêmes : « Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d’infidélités à notre éducation. Voyons si ses paroles sont vraies, regardons comment il en sortira. Si le juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires. Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui. »
Commentaire :
Écrit à Alexandrie au sein de la diaspora juive de langue grecque, le Livre de la Sagesse, dernier livre de l’Ancien Testament, se présente comme un essai d’exprimer la foi et les traditions juives dans un langage nouveau, celui de la culture grecque.
Au début du livre, l’auteur donne la parole aux impies pour mieux en dénoncer le discours de mort qu’ils véhiculent. En contraste, l’auteur fait l’éloge du juste qui fait confiance à Dieu et a foi en la résurrection. Dans le passage cité en ce dimanche, c’est l’affrontement entre les impies et le juste qui est décrit. Le juste est persécuté parce que sa vie et ses prétentions irritent les impies. L’auteur s’inspire ici des célèbres textes décrivant le serviteur souffrant (Is 52,13 à 53,12 et le psaume 22. Le juste de ce passage (Sg 2) est une sorte de portrait robot de l’israélite fidèle dont les traits sont volontairement accentués.
Les évangélistes (en particulier Mt 27,40-43) ont relu ce texte de la Sagesse (ainsi qu’Is 53 et le Ps 22) comme préfigurant la Passion de Jésus annoncée dans l’évangile de ce dimanche.
François Brossier
2ème lecture : Jc 3,16-4,3
Bien-aimés, la jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes. Au contraire, la sagesse qui vient d’en haut est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie. C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix. D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ? Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre. Vous n’obtenez rien parce que vous ne demandez pas ; vous demandez, mais vous ne recevez rien ; en effet, vos demandes sont mauvaises, puisque c’est pour tout dépenser en plaisirs.
Commentaire :
La lettre de Jacques met bien en relief la cause première des guerres et des conflits interpersonnels : c’est la jalousie ou la convoitise. C’était déjà le sujet de l’histoire de Caïn et d’Abel : Caïn ne supportait pas que son frère ait ce qu’il n’a pas. On retrouve ce même thème dans la parabole du fils prodigue où le fils aîné ne supporte pas que le père tue le veau gras pour son frère indigne.
François Brossier
Evangile : Mc 9,30-37
En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
Commentaire
Comme c’est le cas lors de la première et de la troisième annonce de la Passion, la deuxième annonce va être suivie d’un enseignement donné aux disciples sur ce qu’implique pour eux la marche de Jésus vers la Croix.
Les disciples sont en chemin, un chemin qui les conduit à Jérusalem. Or leur préoccupation est totalement étrangère à ce que Jésus vient de leur annoncer puisqu’ils se soucient de savoir qui est le plus grand. Leur silence gêné est l’aveu de l’incongruité de leur discussion. Jésus commence par dire : « Si quelqu’un veut être le premier… » En effet, Jésus ne force jamais. Il laisse le libre choix à ses disciples de le suivre ou non. Dans l’ordre du Royaume de Dieu et de la mission, être le premier c’est se faire le dernier de tous et le serviteur de tous. Jésus l’accomplira pleinement dans sa Passion.
Jésus fait ensuite un geste symbolique en plaçant un enfant au milieu d’eux et en le prenant dans ses bras. Accueillir un enfant, c’est accueillir un être faible et dépendant. Jésus s’identifie à cet être faible : l’accueillir, c’est accueillir Jésus lui-même, plus encore c’est accueillir le Père qui l’a envoyé.
François Brossier
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