14e dimanche B - 8 juillet 2018
1ère lecture : Ézékiel 2, 2-5
En ces jours-là, l’esprit vint en moi et me fit tenir debout. J’écoutai celui qui me parlait. Il me dit : « Fils d’homme, je t’envoie vers les fils d’Israël, vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre moi. Jusqu’à ce jour, eux et leurs pères se sont soulevés contre moi. Les fils ont le visage dur, et le cœur obstiné ; c’est à eux que je t’envoie. Tu leur diras : ‘Ainsi parle le Seigneur Dieu...’ Alors, qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas c’est une engeance de rebelles ! – ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux. »
Commentaire :
Le texte proposé en ce dimanche est un court extrait de l’envoi en mission du prophète Ézéchiel chez les exilés de Babylone. L’opposition d’Israël à la prédication des prophètes est un trait caractéristique des récits de vocation prophétique.
Bien qu’exilés loin de leur terre, les fils d’Israël verront bien que Dieu ne les abandonne pas puisqu’il leur envoie sa parole par l’intermédiaire du prophète.
Jésus est présenté dans les évangiles synoptiques comme « l’héritier » des grands prophètes de l’Ancien Testament. Comme eux, il trouvera l’opposition des siens.
François Brossier
2ème lecture : 2 Co 12, 7-10
Frères, les révélations que j’ai reçues sont tellement extraordinaires que, pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.
Commentaire :
Paul a été acculé à se défendre auprès des Corinthiens séduits par ceux qui prétendent avoir des visions. Paul révèle alors qu’il a eu lui aussi d’extraordinaires visions mais ce n’est pas cela qui authentifie son apostolat. D’ailleurs, Paul reconnait que c’est dans ses faiblesses que le Christ se révèle en lui. Mais quelle est donc cette écharde dans la chair, cet envoyé de Satan qui est là pour le gifler ? Beaucoup pensent qu’il s’agit d’une maladie chronique dont souffrait Paul. Mais le livre des Actes n’en parle pas. On peut alors penser qu’il s’agit plutôt du fait que Paul n’a pas pu gagner la grande majorité des Juifs à l’Évangile (cf. Rm 9,1-5). Paul se sent faible mais c’est dans sa faiblesse que se révèle en lui la puissance du Christ.
François Brossier
Evangile : Mc 6,1-6
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors, Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.
Commentaire :
Ce récit termine la première section de l’évangile de Marc où Jésus enseignait dans les synagogues. En Mc 3,1-6, la guérison dans la synagogue se terminait par la volonté des témoins de faire périr Jésus. Pour son dernier séjour dans une synagogue, celle de Nazareth, sa prédication aboutit à un rejet par les siens. Ceux-ci se montrent incapables de dépasser l’image qu’ils se font de celui dont ils connaissent l’origine familiale. Ils disaient déjà en Mc 3,21 « Il a perdu la tête. » Jésus souligne l’incrédulité de ses compatriotes en contraste avec la foi de la femme aux flux de sang ou celle de Jaïre dans l’évangile de dimanche dernier. L’incrédulité apparaît comme un obstacle majeur à la puissance libératrice de Jésus. « Ta foi t’a sauvée » proclamait Jésus à la femme ayant touché son vêtement. Mais à Nazareth, « il ne pouvait accomplir aucun miracle », souligne le narrateur (même s’il y a quelques exceptions). Seule la foi permet d’accéder au salut opéré par Jésus.
François Brossier
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