5e dimanche A - 5 février 2017
1ère lecture : Is 58,7-10
Ainsi parle le Seigneur : Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante, si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi.
Commentaire :
Ce passage du livre d’Isaïe a été composé au retour de l’Exil. Le prophète répond à ceux qui se plaignent que Dieu semble ne pas faire attention à leurs gestes de piété ni à leur jeûne. Il leur dit au nom du Seigneur : « Le jeûne que je préfère, n’est-ce pas dénouer les liens provenant de la méchanceté…, partager ton pain avec l’affamé, héberger les sans abris, etc. » Celui qui agit ainsi sera comme une lumière qui rayonne dans les ténèbres ou comme une fontaine dont les eaux ne déçoivent pas.
François Brossier
2ème lecture 1 Co 2,1-5
Frères, quand je suis venu chez vous, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage ou de la sagesse. Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié. Et c’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je me suis présenté à vous. Mon langage, ma proclamation de l’Évangile, n’avaient rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre ; mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi repose, non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.
Commentaire :
Paul, ici, ne dénigre pas la sagesse en tant que telle mais il affirme que ce qu’il révèle n’est pas le fruit d’une sagesse humaine ou d’une habile construction littéraire. Ce qu’il annonce, c’est un Messie crucifié. Il faut mesurer l’incongruité d’une telle formule, en particulier pour les juifs. Le Messie, l’Oint du Seigneur, le Fils de David, serait celui qui est mort sur une croix ? Pourtant telle est bien l’affirmation de Paul. Pour lui, la foi n’est pas une adhésion purement humaine à une démonstration intellectuelle. Seule la puissance de l’Esprit peut conduire à la foi en Jésus Christ le crucifié.
François Brossier
Evangile : Mt 5,13-16
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, avec quoi sera-t-il salé ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »
Commentaire :
Deux images qualifient les disciples auxquels s’adresse le discours de Jésus :
1) Le sel : Vous êtes le sel de la terre. Le sel est ce qui donne du goût et permet la conservation des aliments. Si le sel perd ses qualités, il n’est plus d’aucune utilité. Par la qualité de leur vie guidée par les Béatitudes, les disciples sont appelés à donner saveur à l’humanité en étant pacifiques, droits, justes et miséricordieux. Sans cela, ils sont inutiles.
2) La lumière : Vous êtes la lumière du monde. La lumière s’oppose aux ténèbres. Les disciples sont appelés à refléter par leur vie la lumière de la révélation divine faite par Jésus Christ. (Cf. Pr 4,18 Les chemins des justes brillent comme la lumière et Si 32,16 Ils font briller leurs justes actions comme la lumière) La ville située sur la montagne évoque peut-être la ville de Séphoris en Galilée construite au sommet d’une colline et qui est visible de très loin. Quand elles n’étaient pas utilisées, les lampes à huile étaient rangées dans le boisseau. Un disciple dont la vie serait à l’inverse de l’esprit des Béatitudes ressemblerait à une lampe rangée dans le placard. Il ne s’agit pas pour les disciples d’exhiber leurs vertus mais de témoigner par leur vie de ce qui les anime : l’Évangile de Jésus Christ.
François Brossier
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