19e dimanche A - 13 août 2017
1ère lecture : 1R 19, 9-13
En ces jours-là, lorsque le prophète Élie fut arrivé à l’Horeb, la montagne de Dieu, il entra dans une caverne et y passa la nuit. Le Seigneur dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer. » À l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit,
Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne.
Commentaire :
Le prophète Élie a combattu les prêtres du dieu cananéen Baal, le dieu de la fécondité. La reine Jézabel, femme du roi d’Israël, d’origine cananéenne, décide de faire mourir Élie. Celui-ci se sauve et part en « pèlerinage » à la montagne de Dieu, l’Horeb (autre nom pour désigner le Sinaï), là où Moïse avait rencontré Dieu. Il est bon de relire la théophanie d’Ex 19,16-19 où Dieu parle au milieu du feu, des éclairs, le tremblement de terre et le tonnerre.
En contraste, Élie ne rencontre Dieu ni dans l’ouragan, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu mais dans « le murmure d’une brise légère. » La traduction liturgique suit la traduction traditionnelle. Le texte hébreu, traduit littéralement, me paraît plus expressif : Élie rencontre Dieu « dans une voix de fin silence. »
Si Ex 19 manifeste la transcendance de Dieu, le récit d’1 Rois 19 montre que Dieu se manifeste aussi et plus souvent dans le silence.
François Brossier
2ème lecture : Rm 9, 1-5
Frères, c’est la vérité que je dis dans le Christ, je ne mens pas, ma conscience m’en rend témoignage dans l’Esprit Saint : j’ai dans le cœur une grande tristesse, une douleur incessante. Moi-même, pour les Juifs, mes frères de race, je souhaiterais être anathème, séparé du Christ : ils sont en effet Israélites, ils ont l’adoption, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses de Dieu ; ils ont les patriarches, et c’est de leur race que le Christ est né, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni pour les siècles. Amen.
Commentaire :
Nous avons là le début de développement de la lettre aux Romains concernant Israël. Paul est profondément affecté par le fait que ses coreligionnaires, dans leur grande majorité, n’ont pas reconnu en Jésus le Christ Seigneur. Il affirme que l’adoption, la gloire, les alliances, la Loi, les promesses de Dieu restent valables pour les juifs. Mais il leur manque de reconnaître en Jésus le Christ Seigneur.
François Brossier
Evangile : Mt 14,22-33
Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier. Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la paro le : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »
Commentaire :
Cette page d’évangile n’est compréhensible que lue avec l’éclairage pascal. Les disciples se retrouvent seuls à affronter la mer symbole des forces de mort qui assaille leur barque. C’est déjà la nuit de la mort, celle du vendredi saint qui est évoquée. Jésus vient, dominant les flots de la mort comme le Créateur foulait la houle des mers (Job 9,8). Les disciples ne peuvent le reconnaître : Ils cherchent le Jésus qu’ils ont connu et ne peuvent reconnaître le Christ en gloire. Leur peur, leur doute, sont ceux qu’ils auront lors des apparitions pascales. L’attitude de Pierre est celle qu’il aura lors de la dernière Cène : fanfaronnade, peur, manque de foi puis pardon accordé par Jésus.
Comment le lecteur de l’évangile ne pourrait-il pas se reconnaître dans la personne de Pierre ?
François Brossier
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