16e dimanche A - 23 juillet 2017
1ère lecture : Sg 12, 13.16-19
Il n’y a pas d’autre dieu que toi, qui prenne soin de toute chose : tu montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes. Ta force est à l’origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te permet d’épargner toute chose. Tu montres ta force si l’on ne croit pas à la plénitude de ta puissance, et ceux qui la bravent sciemment, tu les réprimes. Mais toi qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car tu n’as qu’à vouloir pour exercer ta puissance. Par ton exemple tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain ; à tes fils tu as donné une belle espérance : après la faute tu accordes la conversion.
Commentaire :
Il est courant de dire que le Dieu de l’Ancien Testament est un Dieu terrible. Ce passage du livre de la Sagesse témoigne au contraire que le dieu de la Bible est un Dieu miséricordieux qui cherche avant tout la conversion du pécheur.
Le Tout-puissant use de sa force avec ménagement.
À travers la vision de Jésus mourant sur la Croix, les hommes découvriront un visage de Dieu étonnant, s’abandonnant aux hommes pour les sauver.
François Brossier
2ème lecture : Rm 8, 26-27
Frères, l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles.
Commentaire :
Saint Paul a longuement développé l’action de l’Esprit qui entraîne l’homme vers une vie spirituelle en opposition à une vie dominée par les bas instincts (la vie selon la chair). Déjà en 8,15, il a affirmé que c’est par l’Esprit que nous pouvons appeler Dieu du nom d’Abba, terme familier utilisé par Jésus pour appeler son Père. Dans le texte de ce dimanche, Paul insiste sur le fait que nous ne savons pas prier comme il faut. On pourrait dire aussi : nous ne savons pas quoi demander à Dieu. L’Esprit vient au secours de notre faiblesse en demandant à Dieu ce qui est conforme à son dessein.
François Brossier
Evangile : Mt 13,24-43
En ce temps-là, Jésus proposa cette parabole à la foule : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : ‘Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’ Il leur dit : ‘C’est un ennemi qui a fait cela.’ Les serviteurs lui disent : ‘Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?’ Il répond : ‘Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le
pour le rentrer dans mon grenier.’ » Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent et font leurs nids dans ses branches. » Il leur dit une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. » Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole, accomplissant ainsi la parole du prophète : J’ouvrirai la bouche pour des paraboles, je publierai ce qui fut caché depuis la fondation du monde. Alors, laissant les foules, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. » Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Commentaire :
La Parabole de l’ivraie invite clairement les hommes à avoir la patience de Dieu. Le tri entre bons et mauvais n’est pas de leur ressort. Le jugement sera pour le temps de la moisson, c’est-à-dire au jugement dernier.
La parabole de la graine de moutarde dit toute la puissance de vie du Royaume proclamé par Jésus. Certes, au temps de Jésus, sa visibilité était infime ; mais il possédait cette puissance de sève qui a permis à l’Évangile d’être proclamé au quatre coins du monde.
La parabole du levain reprend d’une autre façon cette image : la part de levain incorporée dans la pâte paraît infime, c’est pourtant elle qui fait lever toute la pâte. Les chrétiens ont beau être un petit nombre, ils portent en eux cette puissance de vie qui peut soulever le monde.
L’explication de la parabole de l’ivraie déplace l’accent non plus comme dans la parabole sur le temps de la croissance mais sur le temps de la moisson. C’est un avertissement pour les disciples : certes, Dieu est patient et fait lever son soleil sur les bons comme sur les méchants mais cela ne veut pas dire que les hommes peuvent faire n’importe quoi. Il y aura jugement et ceux qui, dans le Royaume du Fils (= l’Église), commettent le mal en seront chassés pendant que les justes resplendiront dans le Royaume du Père.
François Brossier
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